Le contrôle de la qualité des eaux de baignade passe par l'analyse d'un certain nombre de paramètres physiques, chimiques et microbiologiques pour lesquels la Directive 76/160/CEE relative à la qualité des eaux de baignade a défini des normes. Les États membres sont tenus de respecter ces valeurs, mais peuvent également aller plus loin en adoptant des valeurs guides plus strictes mais non contraignantes également prévues par la directive.
Le rapport annuel sur les eaux de baignade présenté la semaine dernière par la Commission européenne montre qu'en 2006 la grande majorité des sites de baignade à travers l'UE respectait les normes communautaires : 96% pour les zones côtières et 89% pour les sites aménagés dans les rivières et les lacs. Si la situation est jugée globalement satisfaisante par la commission européenne, la qualité des eaux de certaines zones n'a pas progressé depuis l'année dernière. Pour les zones côtières, la proportion de sites présentant des valeurs conformes aux normes demeure constante (96,1%) tandis que le nombre de zones de baignade conformes aux valeurs guides plus strictes mais non contraignantes a diminué, passant de 89,1% en 2005 à 88,4%.
En revanche, les résultats enregistrés pour les eaux intérieures montrent que ces zones de baignade en eau douce ont comblé quelque peu leur retard constaté en 2005. En 2006, le taux d'observation des normes impératives se montait à 88,6 %, contre 85,7 % en 2005. De plus, le taux d'observation des valeurs guides a légèrement augmenté, passant de 63,1 % en 2005 à 63,8 % en 2006. Mais selon la commission européenne, ces résultats positifs sont essentiellement attribuables à un meilleur échantillonnage.
Cependant, des doutes subsistent encore quant à la situation réelle des eaux de baignade. En avril 2006, la Commission avait lancé des procédures judiciaires à l'encontre de 11 États membres dont la France qui avaient supprimé des sites de baignade de leur liste officielle pour éviter l'application des règles communautaires et les efforts de dépollution à effectuer en conséquence. Cette année encore, les États membres ont rayé de la liste nationale des zones soumises aux normes de la directive, 88 sites côtiers et 166 zones de baignade en eaux intérieures. La Commission craint encore que la radiation de certains sites de baignade ne masque des problèmes de pollution et n'améliore artificiellement les résultats sans traiter le problème à la source. Il est encourageant de constater que le taux d'observation des normes dans les zones de baignade en eaux intérieures s'est amélioré en 2006, après les résultats décevants enregistrés en 2005, a déclaré Stravros Dimas, membre de la Commission chargé de l'environnement ajoutant qu'il souhaitait que cette tendance à l'amélioration se poursuive et que les zones de baignade en eaux intérieures atteignent des niveaux semblables à ceux des zones côtières. Il reste préoccupé par le nombre de sites de baignade radiés des listes. Le retrait des sites pollués des listes officielles ne peut en aucun cas constituer une solution. Les États membres doivent au contraire mettre sur pied des programmes de dépollution de ces sites, estime-t-il.