La région Bretagne s'illustre par ces installations de compostage qui accueillent 24% des déchets traités, suivi par la région Poitou-Charente (21%), la Haute-Normandie et la Bourgogne (17% chacune). En Alsace, seuls 14% des déchets traités sur son territoire sont compostés mais grâce au tri, elle présente le plus fort taux de valorisation matière (44%) devant la Bretagne (39%).
La Bretagne est également en tête concernant l'incinération avec valorisation énergétique des déchets (45%), devant la Haute-Normandie (42%) et l'Ile-de-France (41%). L'incinération sans valorisation énergétique n'est que peu pratiquée. Seules huit régions françaises y ont recours, et à des taux désormais devenus très faibles (entre 1 et 8% des déchets).
En revanche la mise en décharge est encore largement utilisée, surtout en Corse où les déchargent accueillent 88% des déchets traités sur l'île ainsi que dans les DOM (78%) et en Picardie (73%).
Au final, la valorisation matière reste très faible en région PACA et dans les DOM (9% chacune).
En moyenne, au niveau national, cette valorisation matière atteint 24% (14% de tri et 11% de compostage) contre 26% pour la valorisation énergétique, 48% pour la mise en décharge et 1% pour l'incinération sans valorisation.
Au niveau des quantités de déchets produits, la région Ile-de-France est très logiquement en tête du classement avec 8,7 millions de tonnes devant les régions Rhône-Alpes (4,9 Mt), Provence-Alpes-Côte d'azur (3,8 Mt) et Nord-Pas de Calais (3,4 Mt). Au niveau national, l'ADEME estime à plus de 47 millions de tonnes la quantité de déchets éliminés dans les 1124 sites de traitement existants en France.
Même si ces données ne sont pas basées sur la production de déchets de chaque région mais sur les volumes traités sur les territoires régionaux, elles mettent en évidence une certaine tendance et confirment ainsi que des améliorations sont à engager et restent nécessaires dans le domaine du recyclage. Rappelons par exemple qu'en vertu de la directive européenne « Emballages », la France doit parvenir à un taux global de recyclage de ses emballages compris entre 55 % et 80 % à l'horizon 2008. En 2005, ce taux était de 53%. La directive fixe aussi des objectifs minimaux de recyclage par matériau à l'horizon 2008 : ils étaient déjà atteints en 2005 pour les papiers-cartons, le verre, les métaux et le bois, mais pas encore pour les plastiques.
Enfin, dans un bilan réalisé en juillet dernier, l'Institut français de l'environnement (IFEN) rappelait que le sixième programme d'action pour l'environnement de l'Europe préconise de dissocier la production de déchets de la croissance économique. Or en France, ce n'est pas encore le cas puisque l'IFEN notait que les volumes de déchets augmentent encore à la même vitesse que l'activité économique (+1,7% par an).
*Ces données sont basées sur les volumes entrants dans les différentes installations de traitement des ordures ménagères présentes dans chaque région et pas directement sur la production de déchet.
** Base de donnée créée à l'initiative de l'ADEME et de ses partenaires