Utiliser les bases de données de Google Street View (GSV) pour évaluer la propagation d'insectes invasifs ? C'est l'idée originale qu'ont eu des chercheurs de l'Inra pour contourner les difficultés d'acquisition de ces informations à partir de la littérature ou leur coût de collecte sur le terrain.

Ils ont utilisé ce système pour cartographier la distribution géographique de la chenille processionnaire du pin et valider cette nouvelle approche. Cet insecte se prête particulièrement à l'exercice : ses larves consomment en effet les aiguilles de différentes espèces de pins et de cèdres et elles tissent des nids d'hiver en soie de couleur blanche, notamment dans les arbres situés le long des routes. Comme le GSV donne accès à des vues panoramiques le long des routes et permet d'identifier de nombreux détails, il permet de repérer les éléments caractéristiques de la présence de la chenille.

Les chercheurs ont délimité une aire d'observation qui recouvre une surface d'environ 47.000 km² de la région Centre. Ils l'ont ensuite divisée en 183 cellules d'échantillonnage de 16x16 km. Pour chaque cellule, les chercheurs ont noté la présence ou l'absence de nids. Pour pouvoir comparer, les données ont été collectées par observation directe sur le terrain et via GSV.  Conclusion : "Le GSV est un bon indicateur de valeurs mesurées sur le terrain et offre une fiabilité de l'ordre de 90% à cette résolution", estiment-ils.

Les scientifiques ont publié leurs résultats dans Plos one le 9 octobre 2013.