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Actu-Environnement

Quelles solutions de décontamination des appareils contenant du PCB ?

La technique de vidange et étuvage pour retrofilling serait la plus utilisée en France, pour décontaminer les appareils contenant du PCB, selon un rapport de l'Ineris.

Infographie  |  Eau  |    |  D. Laperche
Quelles solutions de décontamination des appareils contenant du PCB ?

Malgré le retard pris dans sa première phase, le plan national de décontamination et d'élimination des appareils contenant des PCB et PCT commencerait à porter ses fruits. Il prévoyait que tous équipements contaminés à plus de 500 ppm en PCB doivent être décontaminés ou détruits avant le 31 décembre 2010.

Une seconde étape fixe cette échéance au 1er janvier 2023 pour les équipements contaminés entre 50 et 500 ppm. Huit principaux sites géreraient le traitement des PCB en France, selon un rapport de l'Ineris  (1) publié le 10 octobre.

Seul l'autoclavage avec solvant permet la valorisation matière

En France, trois procédés de décontamination sont utilisés : la vidange et étuvage pour retrofilling ou élimination, l'autoclavage avec solvant, l'autoclavage sans solvant.

Les premières étapes du traitement sont similaires : elles impliquent la caractérisation de la concentration en PCB de l'huile présente dans le transformateur puis sa vidange avant l'égouttage du noyau ou des parties actives de l'appareil. Entre 95 et 98% de l'huile pourrait être ainsi récupéré selon les exploitants d'installation de décontamination.

Mais la technique de vidange et étuvage pour retrofilling ne peut être appliqué qu'à des transformateurs dont la pollution en PCB est limitée. Les valeurs seuils de concentration en PCB acceptée sur les sites mettant en œuvre ce procédé varient de 500 ppm (Electricité de Strasbourg) à 2.000 ppm (Transfo Service). Quatre sites français de décontamination l'utiliseraient.

L'autoclavage avec solvant serait la seule technique de décontamination permettant la valorisation d'une partie des matériaux constituant les transformateurs.

Toutefois, cette technique peut être source de pollution par solvant chloré (perchloroéthylène ou chlorure de méthylène). "Il est donc impératif de mettre en place des moyens, techniques et organisationnels, pour contrôler et réduire ces émissions en particulier au moment de l'ouverture des autoclaves, insiste l'Ineris, les moyens permettent aussi de maîtriser les émissions potentielles de PCB".

Selon l'Ineris, les sites qui mettent en œuvre un procédé de décontamination incluant l'utilisation d'un autoclave n'ont pas de limite haute de concentration en PCB dans les huiles des transformateurs acceptables.

Enfin, la solution de l'autoclavage sans solvant vise un fonctionnement sans solvants chlorés avec un rendement de décontamination élevé. Pour cela, le traitement consiste en l'application de cycles de vide poussé, de chauffage et de balayage à l'air des pièces à décontaminer. La société Aprochim est seule à l'exploiter, sur son site de Grez en Bouère en France depuis 2007.

L'incinération, le mode de traitement le plus mis en œuvre pour la destruction des PCB

Pour ce qui concerne la destruction des PCB, deux procédés co-existent aujourd'hui en France, la déchloration en présence de sodium et l'incinération à haute température (décomposition des molécules organiques présentes en molécules simples telles que CO2, H2O et HCl).

La première méthode présente différents inconvénients sur le terrain. Comme la quantité de sodium à utiliser est proportionnelle à la concentration en PCB de l'huile à traiter, le coût du traitement peut s'avérer dans certains cas plus onéreux que d'autres filières. Le chlorure de sodium produit lors de la réaction forme également des boues qui doivent être éliminées. "L'ensemble de ces contraintes économiques fait que ce traitement n'est généralement pas mis en œuvre sur des huiles dont la concentration est supérieure à 2.000 ppm de PCB", détaille l'Ineris.

La limite d'utilisation "optimale" serait inférieure à 7.000 ppm. Cette technique permet de réduire cette concentration à moins de 2 ppm.

En France, deux installations sont autorisées à incinérer des déchets contenant des PCB : l'incinérateur de déchets chlorés du site Arkema de Saint Auban et l'incinérateur de déchets dangereux du site Tredi de Saint Vulbas. Si la première traite principalement les déchets chlorés issus de ses productions, elle est toutefois autorisée à incinérer 5.000 t/an de PCB provenant d'autres installations (pour une capacité d'incinération autorisée de 48.000 t/an).

Le site Tredi de Saint Vulbas dispose d'un four rotatif qui est alimenté par différentes catégories de déchets dont des huiles contenant des PCB (autorisation pour 500 kg/h de PCB).

"En Europe, l'incinération est le mode de traitement le plus couramment mis en œuvre pour la destruction des PCB :16 installations répertoriées en 2004 pour 6 autres installations PCB", précise l'Ineris.

1. Lien vers le rapport : Etat de l'art des procédés de décontamination d'appareils contenant des PCB et techniques de maîtrise des émissions associées.<br /><br />
http://www.ineris.fr/dossiers-thematiques-ineris/132198

Réactions3 réactions à cet article

Une remarque en marge de cet excellent article.
On utilisait des PCB pour obtenir des solutions techniques satisfaisantes.
Aujourd'hui, on utilise d'autres solutions puisque les PCB et autres PCT sont interdits. Que s'est-il passé ? Pourquoi a-t-on trouvé ces nouvelles solutions ?
Tout simplement, je pense, parce que la recherche fondamentale et appliquée les a trouvées.
C'était un petit plaidoyer en faveur de la Recherche.

Jean-Claude HERRENSCHMIDT | 15 octobre 2013 à 11h39 Signaler un contenu inapproprié

Exemples de PCB et PCT :
PCB (polychlorobiphényles), PCT (polychloroterphényles), pyralène, arochlor, askarel, phénochlor, clophen, apirolio, Monométhyltétrachlorodiphénylméthane, Monométhyldichlorodiphénylméthane, Monométhyldibromodiphénylméthane. :)

lave vaisselle | 17 octobre 2013 à 11h42 Signaler un contenu inapproprié

Comme souvent quand un marché environnemental s'éteint les normes de traitement sont de plus en plus sévères pour justifier des tarifs supérieurs qui maintiennent le chiffre d'affaire.
500 ppm (parties par million) c'est 500 mg par tonne. Et qui c'est qui paye?
Le pauvre con de chef d'entreprise qui entretient amoureusement son matériel depuis 1985, matériel qu'il avait consciencieusement décontaminé dès qu'on lui avait demandé. Celui qui gagne ? Le moderne qui a considéré son matériel comme obsolète dès le début et qui s'en est séparé avec les méthodes de l'époque. (J'oubliais que celui qui gagne le plus c'est la société de "décontamination")

VD69 | 19 octobre 2013 à 13h05 Signaler un contenu inapproprié

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