Après deux jours et deux nuits de négociations, les ministres de la pêche de l'Union européenne sont parvenus jeudi 20 décembre à un compromis sur les quotas de captures pour l'année 2013 pour les principaux stocks halieutiques de l'Atlantique, de la mer du Nord et de la mer Noire. Ils ont validé des quotas moins ambitieux que ceux proposés en octobre dernier par la commissaire européenne chargée des affaires maritimes Maria Damanaki visant à "assurer une exploitation durable" des stocks.
Dans les zones de pêche de la mer Celtique, d'Ouest Ecosse, des Açores ou du Golfe de Gascogne, les quotas d'églefin diminueront de 15% au lieu des 55% proposés par la Commission. En mer d'Irlande, ils baisseront de 5% contre les -20% proposés par Bruxelles. Tandis que les quotas de merlan dans cette zone de pêche seront réduits de 6% contre les -20% préconisés encore par la Commission.
Cet accord prévoit également "des quotas en hausse ou stabilisés pour la plupart des stocks en mer du Nord, Manche, Golfe de Gascogne et mer Celtique", s'est félicité le ministre français de la Pêche Frédéric Cuvillier. "Conformément à la demande de la France, cet accord permet de garantir la durabilité des stocks halieutiques en s'appuyant sur les avis scientifiques, tout en préservant l'activité économique des pêcheurs", estime-t-il. Dans le golfe de Gascogne et la zone Sud Bretagne, les quotas de langoustine sont notamment maintenus alors que la Commission demandait une baisse de 18 % par rapport à 2012. Si en mer d'Irlande, les quotas de plie resteront stables comme préconisés par la Commission, ils augmenteront en revanche de 26% (contre une hausse de 6% de Bruxelles) en Manche.
Alors que les quotas du hareng dans les eaux norvégiennes de l'UE seront aussi maintenus, ils diminueront toutefois dans le Cattégat (une zone située entre le Danemark et la Suède) de 30% contre 35% de la Commission à l'instar des quotas de cabillaud.
Les quotas pour deux des principales espèces présentes en mer Noire - le turbot et le sprat - sont restés les mêmes que l'an dernier. Soit 86,4 tonnes et 11.475 tonnes respectivement. La Commission proposait une réduction des quotas du turbot de 15%.
La Commission européenne satisfaite
"La proposition de la Commission était plus ambitieuse, mais le résultat est satisfaisant", a concédé la commissaire européenne Maria Damanaki en se félicitant de l'accord des ministres européens "en vue d'atteindre des niveaux d'exploitation durables en 2015 pour la grande majorité des stocks" conformément aux avis scientifiques. "Seuls pour quatre stocks, le rendement maximal durable sera atteint d'ici 2017. Il s'agit d'éviter les rejets en mer", a-t-elle ajouté dans un communiqué.