Mardi 10 avril, Thierry Rosso, directeur de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), a annoncé qu'EDF va investir près de 20 millions d'euros d'ici à la mi-2013 pour respecter les conditions posées par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) à la poursuite de l'exploitation de la doyenne des centrales françaises, rapporte l'AFP.
Il a précisé que 15 millions d'euros seraient investis pour renforcer le radier du réacteur 1 et entre 2 et 3 millions d'euros devraient être consacrés à l'ajout d'un appoint supplémentaire en eau sous la forme d'un puits de pompage dans la nappe phréatique.
La réalisation de ces travaux conditionne l'autorisation de poursuite de l'exploitation du réacteur au delà de trente ans. Conformément au calendrier fixé par l'ASN, EDF a remis à l'ASN, en décembre 2011, un dossier précisant les modalités de renforcement du radier. En l'état, l'ASN n'a pas encore validé ce dossier.
La décision de l'ASN attendue
Interrogé sur le sujet à l'occasion d'un point presse sur le transport de matières radioactives, les responsables de l'Autorité ont répondu que le dossier était toujours en cours d'instruction. Ils ont par ailleurs confirmé que la validation des travaux proposés par EDF ferait l'objet d'une décision, c'est-à-dire un acte officiel d'une nature comparable à la délivrance d'une autorisation de mise en service d'un réacteur nucléaire.
Le renforcement du radier, qui ne fait que 1,5 mètre d'épaisseur, contre 2,5 à 3 mètres pour les autres réacteurs du parc français, fait l'objet d'une attention particulière. En effet, lors de la présentation des résultats du troisième réexamen décennal du réacteur 1, l'opération était jugée délicate par André-Claude Lacoste, président de l'ASN, qui rappelait qu'une telle modification n'a jamais été réalisée à ce jour sur un réacteur en fonctionnement.
En l'occurrence, EDF procède actuellement aux tests sur maquette à échelle réelle et désignera dans les prochaines semaines l'entreprise pour la mise en œuvre effective durant le premier semestre 2013, a précisé Thierry Rosso.
Pas de fermeture envisagée
Alors que le Président de la République, Nicolas Sarkozy, a réaffirmé en février qu'"il n'est pas question" de fermer la centrale alsacienne, son principal rival à l'élection présidentielle, le candidat du Parti socialiste François Hollande, envisage la fermeture des deux réacteurs de Fessenheim dans le cadre de l'accord politique signé entre son parti et Europe Ecologie Les Verts.
"Fessenheim poursuit ses mesures d'amélioration de sa sûreté indépendamment des débats de la campagne présidentielle sur son avenir", a commenté son directeur, précisant qu'EDF s'en tient au calendrier fixé par l'ASN et qu'il n'y a pas d'"l'élaboration d'un plan B pour préparer la fermeture de Fessenheim".