En dehors des personnels navigants de l'aviation exposés au rayonnement cosmique, ce sont les travailleurs de l'industrie non nucléaire, suivis par ceux du nucléaire, qui reçoivent les doses de radioactivité les plus fortes. Les domaines médical et de la recherche présentent en revanche les doses individuelles moyennes les plus faibles. C'est ce qui ressort du bilan 2016 de l'exposition professionnelle aux rayonnements ionisants en France effectué par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).
Bien que stables par rapport aux années précédentes, la dose individuelle moyenne pour l'industrie non nucléaire s'élève encore à 1,36 millisieverts (mSv) contre 1,15 mSv pour l'industrie nucléaire, alors que la dose moyenne individuelle des travailleurs exposés aux rayonnements ionisants, tous secteurs confondus, est de 0,71 mSv.
Le seul travailleur qui a dépassé en 2016 la limite annuelle réglementaire de 20 mSv appartient au secteur de l'industrie non nucléaire, et plus particulièrement à celui du contrôle non destructif. La dose enregistrée est considérable puisqu'elle s'élève à 65,2 mSv. Un peu moins toutefois que celle de 81,9 mSv reçue par un travailleur du même secteur en 2015.
Mais si la dose individuelle est plus forte dans l'industrie non nucléaire, la proportion d'individus exposés est plus importante dans le secteur nucléaire. Dans l'industrie non nucléaire, 66% des travailleurs ne sont pas exposés, indique l'IRSN, alors que seulement 30% ne le sont pas dans le secteur nucléaire.
D'autre part, l'exposition dans le secteur nucléaire pourrait être sous-estimée. "Il est probable qu'une fraction non négligeable de l'effectif attribué à l'industrie non nucléaire soit en réalité des travailleurs d'entreprises qui interviennent en sous-traitance des exploitants nucléaires", pointe l'IRSN qui demande donc de considérer avec prudence les résultats par secteur d'activité.
L'Institut recense d'ailleurs 163 événements de radioprotection pour l'année 2016 dans le secteur nucléaire contre 34 événements dans le secteur non nucléaire. Parmi les premiers, la très grande majorité (71%) ont eu lieu dans les centres nucléaires.