Des niveaux
"significativement supérieurs aux valeurs maximales observées" de
radon, gaz naturel radioactif, ont été observés dans une maison de Bessines-sur-Gartempe (Haute-Vienne, Limousin). La famille qui occupait cette maison a été relogée.
Conformément à la réglementation depuis fin 2009, un recensement des lieux de réutilisation de
stériles miniers (roches excavées pour accéder aux gisements) a été en effet entrepris par Areva. Après une campagne aérienne achevée en 2010, un contrôle au sol est en cours de réalisation dans chaque
département concerné.
L'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) avait déjà pointé un manque d'information sur la réutilisation de stériles avant la mise en place du registre de cessions (et la nécessité d'améliorer les connaissances dans la région du Limousin). Ce dernier, initié en 1984, était destiné à encadrer la demande croissante d'entreprises locales, notamment de carriers, pour la réutilisation de stériles.
Un manque d'information
"Les résultats des campagnes radiamétriques réalisées par Areva en 2000 dans les villages limitrophes des sites miniers permettent de disposer d'un état des lieux des zones ayant potentiellement fait usage de stériles miniers en tant que matériaux de remblayage, expliquait-elle, les résultats, bien que rassurants, ne permettent cependant pas de tirer des conclusions concernant l'ensemble des secteurs géographiques ou constructions potentiellement impactés ".
Toutefois, dans le cas de Bessines-sur-Gartempe, les stériles miniers ne s'avèrent pas la seule source de contamination : des résidus de traitement de minerai d'uranium ont été utilisés "en remblais sous cette habitation et sont à l'origine des concentrations de radon mesurées", précise un communiqué de la préfecture et de l'Agence régionale de santé (ARS). "La présence de tels résidus en dehors des sites miniers et des lieux de stockage autorisés est tout à fait anormale et contraire à la réglementation", soulignent-elles.
L'IRSN va évaluer le degré d'exposition des occupants et estimer les éventuels risques sanitaires encourus. La famille s'occupait en effet d'une vingtaine d'enfants dans le cadre d'une activité de garde à domicile.
Radon, encourager la dynamique de prévention du risque (article paru le 26/04/2013) Lors d'une conférence internationale à Paris, les Etats engagés dans un programme de gestion du risque radon ont partagé leurs expériences. Le nécessaire passage à des dynamiques locales repose sur une diversité de moyens et d'acteurs. Lire la news
Note Lien vers la carte des anciens sites miniers d'uranium
Plus d'infos
Note Dans le cadre de la circulaire MEEDDM/ASN du 22 juillet 2009 et du plan national de gestion des matières et des déchets radioactifs (PNGMDR)
Note L'exploitation de minerais d'uranium conduit à la production de deux grandes catégories de résidus :
- les résidus d'extraction : roches stériles excavées pour accéder au minerai et minerais de teneur inférieure aux teneurs exploitables
- les résidus de traitement : minerais après traitements mécaniques et chimiques destinés à la récupération de l'uranium.
Définition de « Stériles miniers » Produits constitués par les sols et roches excavés lors de l'exploitation d'une mine, après récupération de la partie commercialement valorisable qui constitue le minerai. Lire la définition
Définition de « Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) » Créé par la loi sur l'AFSSE puis le décret n°2002-254 du 22 février 2002, c'est un EPIC, placé sous la tutelle conjointe des ministres chargés de la Défense, de l'Environnement, de l'Industrie, de la Recherche et de la Santé.
Il rassemble plus d... Lire la définitionArticle publié le 28 mars 2014