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Actu-Environnement

Le greenwashing en perte de vitesse

Le taux de conformité des publicités basées sur des arguments écologiques a atteint les 93% en 2013, selon l'ARPP et l'Ademe. Les entreprises ont "pour la plupart", intégré les enjeux environnementaux dans leur communication, soulignent-elles.

Gouvernance  |    |  R. Boughriet

Selon l'étude "Publicité et Environnement (1) " publiée par l'Ademe et l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP), 93% des 468 visuels utilisant un argument environnemental étudiés en 2013, sont conformes aux recommandations déontologiques en matière de développement durable de l'ARPP (2) .

Ce rapport annuel est réalisé, dans le cadre de la charte d'engagements et d'objectifs pour une publicité éco-responsable, signée en avril 2008 par les représentants des professions publicitaires aux côtés de l'ARPP et des ministères de l'Écologie et de la Consommation.

"Aujourd'hui, avec ce septième bilan, force est de constater que le message est plutôt bien passé et que nous entrons dans l'âge de maturité de la publicité responsable. Alors que le taux de conformité aux règles de la publicité responsable était de 64% en 2006, il est désormais stabilisé à plus de 90% depuis 2012 et ce, bien que la Recommandation de l'ARPP de juin 2009 ait rehaussé le niveau d'exigence", a déclaré Valérie Martin, chef du service communication et information à l'Ademe.

Sur les 13.964 publicités visionnées (Internet et presse (3) ) au total l'an dernier, 3% d'entre elles ont eu recours à un argument écologique. Un chiffre "stable" par rapport à 2012 et 2011. Les messages publicitaires ont été diffusés entre le 1er septembre et le 31 décembre 2013. Onze secteurs sont analysés : l'agriculture-jardinage, l'alimentation, l'ameublement-décoration, les appareils ménagers, l'automobile-transport, les bâtiments et travaux publics, les boissons, l'entretien, l'énergie, l'hygiène-beauté et l'immobilier.

Véhicules à moteur en milieu naturel : pubs non conformes

Le pourcentage de publicités ayant constitué "un manquement", c'est-à-dire susceptibles d'induire en erreur le public, est identique à celui de 2012 et 2011. Soit 5% des pubs relatives à l'environnement (25 visuels). Les véhicules à moteur stationnés sur des espaces naturels représentent la majorité des publicités épinglées (16 visuels). La moitié concerne des marques de camping-cars (Chevalier Loisirs, Pössl, Eura Mobil, Elnagh, Benimar, Caraloisir, Carado mobil (4) ). Auxquels s'ajoutent des motocross (BMW, Husqvarna, Beta, KTM) et des jeeps (Lada, John Deere, Bumper Offroad). Ces pubs sont non conformes car aucun élément visuel ou mention écrite ne permet de considérer que ces véhicules, circulant en milieu naturel, se trouveraient sur une voie ouverte à la circulation ou un emplacement autorisé.

La bannière publicitaire du constructeur de maisons Demeures Caladoises utilisant le logo "Construction propre. Sécurité. Respect. Qualité" a également été pointée. "L'emploi des termes “Construction propre est excessif et non proportionné aux réelles actions de l'annonceur en matière de développement durable", indique l'ARPP. Autre "greenwashing (5) " : la bannière de DT Groupe présentant son produit biocide anti-nuisible "écologique" sans précisions, dans la publicité, "permettant de le justifier".

Seuls 2% des messages liés à l'environnement analysés (soit 9 publicités) présentent quant à eux des "réserves" : l'information donnée est insuffisante, insatisfaisante ou des ambiguïtés sémantiques persistent. Exemple : un fabricant qualifie d' "écologique" un appareil combiné, WC lave-mains. "L'emploi du terme “écologique” ne peut qualifier l'appareil en lui-même mais uniquement le fonctionnement du lave-mains associé", explique l'ARPP.

La Zoé épinglée par le Jury de déontologie publicitaire

Durant le premier semestre 2014, le Jury de déontologie publicitaire (JDP) (6) a eu à se prononcer "sur des cas assez intéressants d'allégations environnementales insuffisamment proportionnées", souligne l'étude.

L'emploi des termes "Pour lutter contre la pollution, roulez en voiture", utilisé pour la promotion du véhicule électrique Zoé de Renault, a été pointé en juin dernier par le JDP, saisi par la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut).

Le JDP (7) a estimé que "la publicité en cause incitait explicitement les consommateurs à rouler en voiture électrique pour réduire la pollution atmosphérique, alors qu'il existe de nombreux autres moyens de locomotion dont il est communément admis qu'ils sont moins nocifs pour l'environnement, comme les transports collectifs ou le vélo".

Stéphane Martin, Directeur général de l'ARPP, rappelle aux professionnels "la nécessité de rester vigilants" quant à leur communication environnementale.

1. Télécharger l'étude 2013 de l'ARPP et de l'Ademe
http://www.arpp-pub.org/IMG/pdf/Bilan_DD_2013.pdf
2. L'ARPP s'autosaisit d'un manquement constaté dès la diffusion d'une publicité et intervient directement auprès des professionnels à l'origine du message.
3. 

Les médias analysés sont les bannières internet (display) et la presse (à l'exclusion de la presse régionale et professionnelle).
4. Fin décembre 2013, le Jury de déontologie publicitaire (JDP), saisi d'une plainte de l'association France Nature Environnement (FNE), a épinglé la campagne représentant un camping-car de la marque Carado mobil, stationné sur un espace naturel.
5. 
Publicité abusant ou détournant l'argument écologique
6. Toute personne, physique ou morale, qui estime qu'une publicité diffusée n'est pas conforme aux règles déontologiques, peut saisir le JDP.

7. Consulter l'avis du JDP sur la Zoé
http://www.jdp-pub.org/RENAULT-ZOE-PUBLICIS-Presse.html

Réactions6 réactions à cet article

Si le greenwashing est une évidence c 'est auusi à cause de déséquilibres en terme de moyens humains , intellectuels et financiers entres deux forces en opposition ou deux intêrets divergeants . c'est une arme pour le dit green business . le greenwashing est aussi engendré par le clientélisme politique , par des perspectives de gains artificiels ..... par des prix garantis et subventions . ...le green washing peut également être mêlé de corruption ....bref le green washing témoigne bien souvent d'un business pas trés clean ni green .

carl | 10 novembre 2014 à 09h23 Signaler un contenu inapproprié

c'est une blague ??? le greenwashing concerne aujourd'hui 95% des produits de la grande distribution, c'est simplement la définition du greenwashing qui est fausse...

"nous entrons dans l'air de la publicité responsable" : Déplorable, je suis écœuré de lire des inepties aussi flagrantes !

freud | 11 novembre 2014 à 09h35 Signaler un contenu inapproprié

c'est surtout que la crise économique est passée par là et que l'écologie n'est plus aussi "bankable", nos amis de la pub toujours à l’affût des nouvelles tendances l'ont bien compris

lio | 11 novembre 2014 à 10h41 Signaler un contenu inapproprié

Je rejoins et complète freud en posant une question: Qu'est-ce que c'est que l'ARPP? Des publicitaires qui s'autorégulent au moyen d'une "charte" de déontologie à la mords-moi... On a fait mieux en matière d'indépendance...
Bizarre que la virulence des réactions, coutumière sur ce genre de fil, ne s'exprime pas sur le sujet...:
Ecrivez "agriculture" et cela génère une vingtaine de messages haineux et là, rien...Pshiitt, comme disait Chirac.
Amusant.

Albatros | 12 novembre 2014 à 16h27 Signaler un contenu inapproprié

Pour répondre à Albatros, l'ARPP n'est effectivement pas indépendant... derrière l'ARPP se cachent les grands groupes publicitaires, des grands annonceurs, des grands médias.
Si vous regardez la méthodologie p8 vous pourrez voir que cette étude est totalement incomplète.

Céline (Com&Greenwashing) | 15 novembre 2014 à 10h15 Signaler un contenu inapproprié

Merci Céline pour cette réponse qui conforte mon avis sur l'ARPP et ses "études".
Pour le symbole: les commerçants et les voleurs, depuis l'antiquité, se partagent la même divinité (Hermès, devenu Mercure)?
Je distingue les commerçants des voleurs par le caractère "raisonnable" de la marge qu'ils font (ou du degré de vol qu'ils perpètrent). Ainsi par exemple, les boîtes de téléphonie mobile et les chaînes de distribution sont clairement des voleurs...
Si en plus ils pratiquent le greenwashing...

Albatros | 17 novembre 2014 à 17h22 Signaler un contenu inapproprié

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