Dans un rapport paru le 8 avril, l'organisation environnementale WWF s'inquiète de la flambée des cours de l'or sur le marché mondial qui ''pousse'' les orpailleurs et ''les multinationales minières'' à chercher de nouveaux gisements aurifères que ce soit en Amazonie, notamment en Guyane, aux Philippines, en Roumanie, ou encore en Afrique ( Congo, Burkina Faso, Niger, Ghana…)
Le cours de l'or bat de nouveaux records avec ''une valeur de plus de 1.460 US dollar l'once'', explique l'ONG, dûs à la crise économique mondiale ou les tensions en Afrique du Nord et Moyen-Orient. Or le cours du métal aurait augmenté de 300% depuis une décennie, selon l'association.
Le WWF alerte des conséquences environnementales et sociales de cette ''fièvre de l'or'', liées à l'extraction en particulier illégale : ''pollution des fleuves français de Guyane (au mercure, ndlr), déplacement de villages entiers aux Philippines, empoisonnement de l'eau potable touchant plus de 2 millions de personnes en Roumanie, soutien financier aux milices armées de Colombie et du Congo, exploitation de milliers d'enfants au Burkina Faso, Niger et Ghana''.
Selon le WWF, afin de récupérer 1 kg d'or, les orpailleurs illégaux emploieraient 1,3 kg de mercure. Alors que 57% des volumes extraits de l'or sont dédiés au secteur de la bijouterie-joaillerie, la filière ne serait pas en mesure d'assurer la traçabilité du métal précieux.
Un sondage, mené par l'ONG en partenariat avec trois syndicats du secteur auprès de 200 professionnels de la filière (affineurs, fabricants et distributeurs) montre que 82 % des répondants reconnaissent ''ne pas connaître la provenance de l'or qui passe entre leurs mains''.
''Face à cette situation, quelles garanties les professionnels de la filière bijouterie-joaillerie française peuvent-ils apporter aux consommateurs quant à l'origine de l'or et la façon dont il a été extrait ?'', s'interroge le WWF. 90 % des répondants se déclarent toutefois ''prêts à agir, à leur niveau, afin de combattre les pratiques désastreuses d'extraction''.
Alors que des acteurs de la filière bijoutière française recyclent l'or, le WWF appelle le secteur à garantir ''un or 100% traçable et plus responsable de la mine à la vitrine du minerai''. Ce qui permettrait aux consommateurs ''de suivre le mouvement de l'or à toutes les étapes de production, transformation et distribution''.
Les secteurs de l'électronique et de la dentisterie consomment également moins de 15% de l'or extrait, selon l'ONG.