
Cette affirmation tranche avec le discours habituel, qui veut que la France réduise régulièrement ses émissions de CO2 et aille plus loin que l'objectif qui lui a été assigné dans le cadre du protocole de Kyoto - une stabilisation des émissions en 2012 par rapport à 1990. L'étude montre que la France aura fort à faire pour tenir son futur objectif de réduction d'émissions fixé dans le cadre du paquet énergie-climat européen : -14% d'émissions en 2020 par rapport à 2005.
A l'origine de cette réévaluation à la hausse de l'empreinte carbone française : la prise en compte du solde des émissions liées aux importations et exportations du pays, qui porte l'empreinte carbone de la demande finale française à 9 tonnes de CO2 par personne et par an, soit 33% de plus que la quantité de CO2 émise en France.
Trois GES pris en compte
Et encore, le rapport ne porte que sur les émissions de CO2. Dans une note publiée mardi 3 août, le Service de l'observation et des statistiques (SOeS), qui dépend comme le CGDD du ministère de l'environnement, a pris en compte deux autres gaz à effet de serre principaux : méthane (CH4) et protoxyde d'azote (N2O). ''L'empreinte carbone de la demande finale intérieure (hors exportations) de chaque Français s'élève à 12 tonnes équivalent CO2 par an'', conclut le SOeS.
Dans sa note, le SOeS renvoie au calculateur d'empreinte carbone des nations, mis au point par l'université norvégienne de sciences et technologie (NTNU). L'empreinte française y est estimée à 13,1 teqCO2 par habitant et par an. ''L'avance française en terme d'émissions de GES est toute relative, quoi qu'en disent les partisans du nucléaire'', constate le journaliste Denis Delbecq sur son blog Effets de Terre.
Selon le calculateur, l'Allemagne a une empreinte carbone de 15,1 teqCO2 par an et par habitant, le Royaume-Uni de 15,4, et l'Italie de 11,7. ''Par comparaison, le Danemark souvent cité en exemple s'affiche à 15,2 teqCO2, tandis que la Pologne souvent critiquée pour son usage du charbon n'est qu'à 8,7…'', relève Denis Delbecq.