Dans un rapport publié le 24 février, la Cour des comptes critique le « ciblage peu performant » du chèque énergie. Créée en 2018, cette aide de l'État permet aux ménages à revenus modestes de payer une partie des factures d'énergie de leur logement. Son montant annuel peut aller de 48 € à 277 € (150 € en moyenne). Elle permet aussi de régler des travaux de rénovation énergétique.
Le choix d'un critère « relativement simple » pour fonder le barème (revenu par unité de consommation) du chèque énergie contribue à « éroder sa cohérence, notamment s'agissant de son objectif principal, la lutte contre la précarité énergétique », pointe la Cour. Ainsi, environ 25 % des ménages en situation de précarité énergétique « ne reçoivent pas » le chèque énergie, tandis qu'environ la moitié des ménages qui le reçoivent « ne sont pas en situation de précarité énergétique ».
La Cour des comptes juge aussi son montant « trop faible » pour permettre de « lutter efficacement » contre la précarité énergétique, et « relègue sa fonction à celle d'une aide sociale de soutien au pouvoir d'achat des ménages disposant du niveau de vie le plus faible ». Pour faire face à la hausse des prix de l'énergie, le gouvernement avait envoyé en décembre 2021, un chèque énergie de 100 euros supplémentaires aux 5,8 millions de ménages déjà bénéficiaires.
Le chèque peut financer tout type d'énergie (carbonées et décarbonées), ce qui va aussi « à l'encontre des objectifs climatiques de la France », épingle la Cour. De même, la possibilité d'utiliser le chèque pour financer des travaux de rénovation énergétique « n'est pratiquement pas utilisée et contribue à compliquer inutilement le courrier d'envoi », ajoute l'institution financière qui appelle à supprimer son octroi pour ces travaux.
Ciblée sur « les seuls ménages » en situation de précarité énergétique, l'aide « pourrait ainsi être augmentée à coût global constant et son effet sur la réduction de la précarité serait alors accru », recommande la Cour des comptes. L'Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE) préconise également de doubler le montant du chèque énergie.