La mise en œuvre intégrale des objectifs fixés par la directive de 2016 concernant la réduction des émissions nationales de certains polluants atmosphériques (dite directive NEC) pourrait réduire d'environ 55 % les décès prématurés dus à la pollution atmosphérique en 2030, par rapport à 2005. Telle est la principale conclusion du deuxième rapport sur les perspectives de la qualité de l'air (1) , publié ce vendredi 8 janvier.
Le document constate que « depuis 2000, le PIB de l'Union européenne a augmenté d'environ 30 %, alors que les émissions des principaux polluants atmosphériques ont diminué de 10 % à 70 %, selon le polluant ». Pour autant, l'exécutif européen juge que la situation est toujours « particulièrement grave » dans les zones urbaines, où vivent une majorité d'Européens.
Réduire les émissions d'ammoniac
La Commission met notamment en avant le fait que 22 États membres n'ont pas pris les mesures adéquates pour respecter leur engagement de diminution des émissions d'ammoniac pris dans le cadre de la directive NEC. Le rapport, qui formule des recommandations selon les polluants, explique que pour réduire les émissions d'ammoniac, il faut agir sur l'agriculture et, en particulier, l'alimentation animale, la gestion des effluents d'élevage et l'utilisation des engrais.
Le rapport estime aussi qu'il serait possible de prendre des mesures supplémentaires, par rapport à celles déjà convenues et annoncées au titre de la législation de l'Union européenne en vigueur. « Il existe en effet de nombreuses mesures de réduction de la pollution atmosphérique dont les avantages seraient supérieurs aux coûts, si elles étaient correctement mises en œuvre », explique la Commission.
C'est en particulier le cas des mesures de lutte contre la pollution de l'air qui permettent aussi de lutter contre les changements climatiques. En l'occurrence, la Commission cible les émissions de méthane, un puissant gaz à effet de serre précurseur de polluants atmosphériques. « Il est fait mention dans la stratégie sur le méthane que la Commission étudiera, dans le cadre du réexamen de la directive NEC (prévu pour 2025 au plus tard), la possibilité d'inclure le méthane parmi les polluants réglementés », rappelle l'exécutif européen.