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Le déclin des insectes pollinisateurs inquiète fortement les Nations Unies

Dans un rapport du 10 mars, le PNUE revient sur les menaces qui pèsent sur les insectes pollinisateurs au premier rang desquels figure les abeilles. L'ONU craint pour la sécurité alimentaire des populations et en appelle aux gouvernements.

Agroécologie  |    |  F. Roussel
   
Le déclin des insectes pollinisateurs inquiète fortement les Nations Unies
   

Le Programme des Nations Unies pour l'Environnement a publié le 10 mars un rapport complet sur la pollinisation et surtout le déclin des insectes pollinisateurs. L'étude baptisée "Désordre dans les colonies d'abeilles et autres menaces sur les pollinisateurs" (1) , constate une nouvelle fois que le nombre de colonies d'abeilles est en chute libre dans de nombreuses régions du monde. Ce phénomène remonte au milieu des années 1960 en Europe, mais s'est accéléré depuis 1998, notamment en Belgique, en France, en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas, en Espagne et en Royaume-Uni. Dans ce pays, 71% des espèces de papillons ont diminué et 3,4% se sont éteints au cours des 20 dernières années. En France, 300.000 colonies d'abeilles disparaissent en moyenne tous les ans depuis 1995, victimes d'intoxications par des produits phytosanitaires et de pathologies, selon l'Union nationale de l'apiculture française (UNAF).

Un déclin multifactoriel

Pour expliquer ce phénomène, l'agence onusienne met en avant plus d'une douzaine de facteurs déjà évoqués par de nombreuses agences, qui vont de la diminution des espèces de plantes à fleurs aux dommages des insecticides sur la mémoire des insectes, à la propagation d'organismes nuisibles et la pollution atmosphérique. Selon une étude anglo-néerlandaise citée par le PNUE, depuis les années 1980, 70% des fleurs sauvages de la planète sont en régression, dont les plus importantes sont la menthe, les pois et la famille des herbacés vivaces. Et si rien est fait en matière de conservation, environ 20.000 espèces de plantes à fleurs dont dépendent de nombreuses espèces d'abeilles pour se nourrir, pourraient être perdues dans les prochaines décennies !

Dans le même temps, le rapport démontre que la pollution de l'air peut aussi interférer avec la capacité des abeilles à trouver ou retrouver des plantes à fleurs et donc de la nourriture, dans la mesure où des odeurs et parfums qui circulaient dans les années 1800 dans un rayon de plus de 800 mètres, ne circulent plus aujourd'hui que dans un périmètre de moins de 200 mètres.

Les pratiques agricoles et notamment l'utilisation de pesticides sont également au premier plan des facteurs de déclin. "Des études en laboratoire montrent que certains insecticides et fongicides, utilisés ensemble, peuvent être 1.000 fois plus toxiques pour les abeilles, affectant leur sens de l'orientation, leur mémoire et le métabolisme de leurs cerveaux", rappelle le PNUE.

Enfin, l'agence place au sommet de tous ces facteurs, le changement climatique qui risque d'aggraver encore la situation d'une multitude de manières, par exemple en modifiant les périodes de floraison des plantes et de précipitations, qui affecteront à leur tour la qualité et la quantité de nectar disponible pour les abeilles.

Le PNUE appelle à l'action immédiate

Pourtant la pollinisation est essentielle pour la production alimentaire. Les rendements de certaines récoltes de fruit ou de graine diminuent de plus de 90% sans ces pollinisateurs. Au total, selon une estimation du CNRS et de l'INRA publiée dans la revue Ecological economics en 2008, le poids économique mondial de la pollinisation serait de 153 milliards d'euros par an. "Sur les cent espèces végétales qui fournissent 90% de la nourriture dans le monde, plus de 70% dépendent des abeilles pour leur pollinisation", insiste le Directeur du PNUE, Achim Steiner.

Dans ce contexte, le rapport appelle à la mise en place immédiate de mesures d'incitation à la restauration des habitats des pollinisateurs et de leur environnement pour les agriculteurs. "Les êtres humains ont fabriqué une illusion, celle consistant à imaginer qu'au 21ème siècle, ils disposeraient des prouesses technologiques leur permettant d'être indépendants de la nature", explique Achim Steiner, avant d'estimer que la situation des abeilles soulignait "une autre réalité" : "dans un monde de près de 7 milliards d'humains, nous sommes plus dépendants de la nature, et pas non l'inverse".

L'Europe promet de se mobiliser

L'Europe s'est saisie de la question récemment avec la présentation en janvier 2011 d'une communication de la Commission européenne. Plusieurs actions sont prévues afin de prévenir la mortalité des abeilles et renforcer les études existantes. Bruxelles entend notamment désigner un laboratoire de référence de l'UE pour la santé des abeilles qui devrait être opérationnel d'ici avril 2011. Un programme pilote de surveillance a aussi été mis en place afin d'estimer l'ampleur de la hausse de la mortalité des abeilles. Les contributions financières dans les programmes nationaux d'apicultures pour la période 2011-2013 devraient en outre augmenter de 25%. Enfin, des mesures de lutte contre la mortalité des abeilles pourraient également être incluses dans une législation sur la santé animale prévue pour début 2012.

1. Télécharger le rapport du PNUE
http://www.unep.org/dewa/Portals/67/pdf/Global_Bee_Colony_Disorder_and_Threats_insect_pollinators.pdf

Réactions10 réactions à cet article

Voilà un texte intéressant qui mérite d'être largement diffusé.

Zoulou | 14 mars 2011 à 12h44 Signaler un contenu inapproprié

je viens de l'ajouté a mon blog
il est grand temps que l'on écoute les apiculteur
les sentinelle de dame nature crie de puis de longue année
au problème de apis et tous autre pollinisateur

apicultures | 15 mars 2011 à 09h26 Signaler un contenu inapproprié

"dont les plus importantes sont la menthe, les pois et la famille des herbacés vivaces."

La menthe est pollinisée essentiellement par de petites guèpes et bourdon. Idem pour le pois et toutes les fabacées. Quand aux herbacées (graminées) n'ayant pas de nectar, elles ne sont pas visiter par les insectes (regarder dans un champs de maïs ou de blé !!!). La pollinisation est anémogamique (par le vent).

"Les pratiques agricoles et notamment l'utilisation de pesticides sont également au premier plan des facteurs de déclin."
Encore cette rengaine écologiste. Les études multifactorielles (dont celles que vous citez) n'incriminent pas les pesticides. Elles mettent en avant : La baisse des prairies fleurs (par la monoculture), les maladies (Varroa, nosema, la loque, virus IAPV) due aux échanges de reines dans le monde entier (actuellement des reines asiatiques Apis cerana ont remplacées les reines locales Apis mellifera).
Les études montrant une synergie entre les pesticides sont avec des doses dépassant le mg alors que les résidus dans les abeilles sont de l'ordre du nanogramme (1 millions de fois moins).
Le changement climatique est une connerie, les insectes sont là depuis des millions d'années malgré les glaciations et les sécheresses...

Enfin pour finir la majorité de la pollinisation se fait par le vent. Maïs, blé, millet, riz, pommier, cerisier, fraisier... sont des plantes qui sont majoritairement pollinisées par le vent, car n'ayant pas ou peu de nectar.

Daniel | 17 mars 2011 à 10h51 Signaler un contenu inapproprié

Daniel,

Les guèpes et bourdons font partie des pollinisateurs également en déclin!

Une herbacée n'est pas forcement une graminée (l'inverse est vrai par contre). Beaucoup d'herbacées dépendent des pollinisateurs pour leur reproduction.

eric | 17 mars 2011 à 15h28 Signaler un contenu inapproprié

Il n'est pas besoin d'être Ingénieur Agronome pour se rendre compte, lorsqu'on habite à côté d'un champ de pommes traité avec des produits non bio, que les abeilles, les papillons ..... ne peuvent résister à ces pesticides qui empoisonnent lentement, insidieusement: l'air, l'eau, le sol pour longtemps. C'est difficile pour les humains de respirer à côté de ces champs , et encore plus pour ces petits animaux. Et, où sont passés les hirondelles qui nichaient dans mon hangar???? Plus une seule hirondelle.

bienvivrebio | 17 mars 2011 à 21h18 Signaler un contenu inapproprié

Daniel,
Ton commentaire ne fait que mettre en avant ton manque de connaissance sur le sujet. et l'impact des pesticides est depuis longtemps adopté par toute la communauté scientifique, ce n'est plus une "rengaine écologique".
La pollinisation se fait également par le vent en effet mais plus de 80% des abgiospersmes le sont par une espèce animale dont une grande majorité par les insectes.

Pour finir, ne mélanger pas tout... le changement existe bien. il fait bien sur parti des cycles naturelles de la Terre mais l'homme a accéléré ce processus ne laissant pas le temps aux espèces de s'adapter...

Zowie | 22 mars 2011 à 14h29 Signaler un contenu inapproprié

Pour Daniel : Je tiens juste à préciser que ce n'est pas parce qu'une fleur ne produit pas de nectar (attractif ou accessible pour les abeilles) que les abeilles (ou autres insectes pollinisateur) ne vont pas dessus => En effet elles ont aussi un besoin en pollen. Par exemple le maïs, ne produisant pas de nectar mellifère, est visité par les abeilles uniquement pour son pollen.
Concernant les pommiers, cerisiers, fraisiers que vous citez, sachez que beaucoup de cultivateurs font appel aux apiculteurs pour la pollinisation, indispensable à leur production.

fabpan | 29 avril 2011 à 19h31 Signaler un contenu inapproprié

Daniel n'a pas tort dans la question des proportions infimes retrouvées chez les insectes concernant les pesticides mais a t il entendu parler des "effets coktails? ": ce n'est pas la dose qui fait problème car chaque produit pris séparément n'est pas mortel mais par contre la combinaison de produits pesticides, oui. A cela rajouter les autres problèmes environnementaux comme le réchauffement climatique, la destruction des milieux naturels, les pollutions chimiques en tous genres, l'introduction d'espèces invasives, la création d'espèces génétiquement modifiées, mais tout cela ce ne sont que des inventions et rengaines écologiques pour empêcher de profiter de la vie

Ciboulette | 17 mai 2011 à 09h41 Signaler un contenu inapproprié

la disparition des abeilles s'accélère en France avec l'arrivée du frelon asiatique VESPA VELUTINA introduit en aquitaine en 2005. Hélas depuis Rien n'est fait par les pouvoirs publics pour éradiquer cet insecte venu de Chine. Le MNHN diffuse largement un message pronant la politque du "NE RIEN FAIRE" le résultat .... l'insecte a envahis les 3/4 du territoire et se répand maintenant en Europe.
Il faut assister au désastre quand une colonie de frelon dévore en 3 jours une colonie d'abeille !Les apiculteurs jettent l'éponge devant une telle incurie.

bourdon 64 | 21 mai 2011 à 20h13 Signaler un contenu inapproprié

A titre d'exemple,mon pommier planté il y deux ans,et qui a donné des pommes dès la première année Cette année il a bien fleuri,mais aucune fleur ne s'est transformé en fruit.
Ce printemps je n'observe aucun insecte pollinisateur dans mon jardin,il n'y a plus ni guepes ni abeilles ni bourdons, seulement des frelons.
Plus de papillon non plus,la nature parait stérile,et pourtant je be suis pas proche d'une industrie polluante.

Zazou | 17 juin 2012 à 14h26 Signaler un contenu inapproprié

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