911 tsunamis ont été répertoriés depuis le début du 20ème siècle, dont 77% autour de l'océan Pacifique, 10% dans l'Atlantique, 9% en Méditerranée et 4% dans l'océan Indien, considéré comme la zone la plus sûre, d'un point de vue statistique jusqu'au tsunami du 26 décembre 2004 qui a fait quelques 250.000 morts.
Aucune côte, aucun bassin n'est durablement à l'abri. Même si les fréquences peuvent être faibles, les conséquences peuvent être particulièrement dramatiques, selon le sénateur PS Roland Courteau, auteur de ce rapport, qui a souligné hier que beaucoup reste à faire pour doter la France d'un système de prévention du risque de tsunami.
Le rapport de M. Coutreau propose de charger le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) de mettre sur pied un Centre national d'alerte aux tsunamis pour la Méditerranée, l'Atlantique Nord-Est, les Antilles et l'océan Indien, sur son site de Bruyères-le-Châtel (Essonne). Ce centre se verrait ensuite confier un rôle régional, notamment pour la Méditerranée occidentale.
Rappelons que la France a annoncé qu'elle souhaitait accueillir un centre d'alerte aux tsunamis pour la Méditerranée occidentale, à l'occasion d'une réunion pour la mise en place d'un système d'alerte aux tsunamis en Méditerranée et Atlantique du Nord-Est, organisée par la Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l'Unesco, du 3 au 5 novembre à Athènes. La COI a demandé aux Etats de se doter de systèmes d'alerte aux tsunamis au plus tard en 2010, a rappelé M. Courteau. Si un dispositif d'alerte automatisé à déjà été mis en place en Polynésie française, avec notamment 144 sirènes, beaucoup reste à faire dans les Antilles, à la Réunion et pour le littoral méditerranéen.
Dans les Antilles, où le système d'alerte est dépendant d'informations du centre d'alerte aux tsunamis américain de Hawaï, le rapport préconise l'installation de trois marégraphes supplémentaires et d'évaluer la nécessité d'installer des sirènes pour alerter la population. A la Réunion, M. Courteau a jugé le dispositif décevant, notamment à cause de l'insuffisance de crédits pour faire fonctionner les équipements existants.
Malgré des progrès ponctuels et des financements budgétaires au moins partiels, il manque toujours à la France une vision stratégique d'ensemble en matière de gestion du risque de tsunami, a souligné M. Courteau . Il a également dénoncé les lacunes de la prévention par la sensibilisation des populations qui avait fait défaut lors du tsunami de l'Océan Indien.