Supprimer les 500 milliards de dollars de subventions publiques mondiales dépensées chaque année pour des activités « dommageables à la nature » permettrait de créer près de 39 millions d'emplois « verts » par an. Tels sont les chiffres clés issus d'un dernier rapport publié le 19 août par l'ONG WWF. Son étude quantifie le nombre d'emplois générés par secteur si ces subventions annuelles allouées par les gouvernements étaient affectées vers des activités « favorables à la biodiversité » : agriculture et alimentation, pêche et sylviculture, économie circulaire et infrastructures durables.
Le WWF lance un appel aux décideurs qui se réuniront, à compter du 3 septembre, au Congrès mondial de la nature de l'UICN à Marseille. « Nous assistons aujourd'hui à un effondrement catastrophique de la nature lié à nos modes de production et de consommation insoutenables. La France qui accueillera le Congrès mondial pour la nature début septembre doit montrer la voie. À cette occasion, nous appelons le Premier ministre Jean Castex à annoncer la sortie des subventions dommageables à la nature dès le projet de loi de finances pour 2022 », a déclaré Pierre Cannet, directeur du plaidoyer au WWF France.
« Non seulement la réaffectation de ces dépenses vers des pratiques durables contribuerait à réduire l'impact sur la biodiversité, mais elle nous aiderait également à faire la transition vers une économie positive pour la nature, et à réformer notre modèle actuel de production et de consommation non durable », a aussi souligné Marco Lambertini, directeur général du WWF International.
Les recommandations issues du Congrès mondial de la nature doivent contribuer à la définition des nouveaux objectifs en faveur de la biodiversité à horizon 2030 qui seront adoptés lors de la 15e conférence internationale des parties à la convention sur la diversité biologique (COP 15). La conférence onusienne aura finalement lieu en deux temps : d'abord en ligne du 11 au 15 octobre 2021, puis à Kunming en Chine du 25 avril au 8 mai 2022.