L'Agence International de l'Energie (AIE) vient de rendre son rapport annuel intitulé « World Energy Outlook 2007 ». Cette nouvelle édition met en évidence l'importance de la Chine et de l'Inde et met en garde sur les conséquences d'une croissance effrénée de la demande mondiale d'énergie de ces deux géants. Si les gouvernements du monde entier ne renoncent pas à leurs politiques actuelles les besoins énergétiques de la planète dépasseront leur niveau actuel de plus que 50 % d'ici 2030. Le charbon sera probablement largement privilégié pour assurer ces besoins ce qui induira des augmentations d'émissions de CO2. L'AIE estime donc que les émissions de gaz à effet de serre augmenteront de 57% d'ici à 2030 (1,8% par an) faute de nouvelles mesures pour freiner la consommation d'énergie. Pour l'AIE, il est donc urgent d'agir si l'on veut que les concentrations de gaz à effet de serre se stabilisent à un niveau permettant d'éviter une interférence dangereuse avec le système climatique.
Dans un deuxième scénario incluant la mise en place de politiques volontaires envisagées à l'heure actuelle, l'AIE estime que les émissions mondiales de CO2 pourraient être stabilisées au milieu des années 2020, et réduite de 19 % à l'horizon 2030. Mais selon les meilleures estimations du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), cette concentration correspondrait à une élévation de la température moyenne de quelque 3 ºC. Pour limiter à 2,4 ºC au maximum la hausse moyenne des températures mondiales, la plus faible de tous les scénarios du GIEC, il faut encore aller plus loin.