Touché par la baisse de production de nombreuses industries, le secteur a vu ses commandes se réduire fortement en 2008, surtout sur la fin de l'année. Présentée par le Comité Français de l'Emballage Papier Carton (COFEPAC) à l'occasion de la publication de son rapport annuel 2008, la conjoncture reste identique pour le début de l'année 2009 même si les carnets de commandes commencent à se remplir de nouveau.
La publication de son rapport annuel est également l'occasion pour COFEPAC de rappeler les évolutions des principaux indicateurs environnementaux suivis par l'industrie des emballages papier-cartons. Ainsi, en 2008, 78,5% des matières premières utilisées par l'industrie étaient de la pâte recyclée contre 67% en 1990. La pâte neuve ne sert qu'à combler les pertes liées au process de fabrication, explique Noël Mangin, délégué général de PROCELPAC, le groupement français des fabricants de matériaux d'emballage à base de cellulose.
Côté énergie, le rapport révèle que le secteur utilise de moins en moins de combustibles fossiles pour la fabrication des papiers et cartons d'emballage au profit de l'électricité. Le gaz reste toutefois prédominant en 2008 (44%). Ramenée à la tonne produite, la consommation d'énergie a semble-t-il baissé de 10% par rapport à 1990 tandis que la consommation d'eau a baissé de 40% sur la même période.
Mieux intégrer l'eau dans les ACV
COFEPAC cherche désormais à compléter sa panoplie d'indicateurs et se tourne vers l'analyse du cycle de vie (ACV). Mais il souhaite pour l'instant en améliorer la méthodologie et les calculs afin de mieux rendre compte de la boucle de recyclage des fibres et les réalités des process de fabrication. Selon COFEPAC, un consensus international semble se dégager sur la nécessité de réviser la comptabilisation de la consommation d'eau dans les ACV. La méthodologie ACV est basée sur des balances nettes de tous les intrants et sortants, sauf pour l'eau, explique COFEPAC dans son rapport. Or, quand une entreprise rejette dans son milieu d'origine une eau de bonne qualité, elle doit pouvoir la déduire de la quantité globale prélevée, de façon à ne pas être pénalisée en consommation nette, ajoute le groupement.
En parallèle, les discussions avancent aussi sur la définition d'un indice d'épuisement des ressources, qui introduirait dans l'ACV la caractéristique de la ressource naturelle (abondance ou non, caractère renouvelable ou non…).
Si ces modifications semblent tourner à l'avantage des emballages papier-cartons, le COFEPAC se défend de plaider pour sa paroisse et assure que ces modifications bénéficieront à tous les types d'emballages.