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Actu-Environnement

Changement climatique : les assureurs français pointés du doigt par Les Amis de la Terre

A l'occasion de la conférence des Nations Unies sur le climat à Poznan, Les Amis de la Terre France ont publié le 10 décembre un rapport qui dénonce qu'aucun assureur français ne disposait à ce jour d'une politique climatique complète. Explications.

Gouvernance  |    |  R. Boughriet
L'organisation environnementale les Amis de la Terre a publié le 10 décembre le rapport intitulé ''Assurances françaises : changements climatiques garantis ?'' qui analyse les stratégies de réduction des émissions de GES des 15 plus grosses compagnies d'assurances françaises* parmi lesquelles AXA, MACIF, MAIF ou AGF.

Cette analyse, réalisée pendant 8 mois, est basée sur trois axes : la politique climatique globale, les produits d'assurance et la gestion d'actifs. Selon le rapport des Amis de la Terre, aucune des assurances étudiées ne dispose aujourd'hui, selon les dix critères analysés, d'une politique climatique complète et à la hauteur des enjeux.

Selon l'ONG, la majorité des assurances n'affirme pas avoir conscience de sa responsabilité en tant qu'investisseur ou distributeur de produits. Quatre assurances ne disposeraient même d'aucune politique en matière climatique : Generali dont c'est pourtant l'un des vecteurs de communication publicitaire, La Mondiale, MMA, Crédit Mutuel-CIC. Dans la majorité des cas sont mises en oeuvre des actions éparses qui ne relèvent pas d'une stratégie globale, encore absente, ajoutent Les Amis de la Terre.

Une gestion d'actifs irresponsable…

L'organisation environnementale pointe surtout du doigt la gestion d'actifs qui serait à l'origine d'un volume d'émissions, équivalent à 90 % de celui d'un pays comme la France en 2006. Aucun assureur n'a d'objectif de réduction de cet impact colossal, alors qu'en optimisant la gestion des portefeuilles d'investissement, on peut facilement en réduire l'intensité carbone de 25 %, explique Sébastien Godinot, coordinateur des campagnes des Amis de la Terre.
L'ONG dénonce ainsi ''le laxisme'' des politiques de gestion d'actifs des assureurs, notamment les mutuelles et les bancassureurs, en matière climatique et énergétique. Selon Sébastien Godinot, l'enjeu climatique ne serait intégré ''qu'à la marge'' : aucun objectif chiffré, pratiquement pas d'activisme actionnarial, aucune politique de réduction ou d'exclusion des investissements dans les entreprises les plus polluantes (…), déplore-t-il.

Les Amis de la Terre renvoient ainsi dos-à-dos les secteurs bancaires et des assurances. Les Amis de la Terre indiquaient en février dernier le retard des grandes banques françaises (BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole) sur leurs concurrentes étrangères (HSBC et ABN AMRO) en terme de stratégie face au changement climatique. Ces banques doivent impérativement intégrer au plus tôt le risque climatique dans leur activité de crédit, en fixant un prix au carbone dans leurs décisions de financement, et en déterminant des objectifs de réduction des émissions de CO2 induites de leurs portefeuilles, avait recommandé l'organisation, suite à la publication de l'étude du Ceres, une coalition d'investisseurs institutionnels.

…malgré des signes d'ouverture

Concernant les assureurs, les Amis de la Terre constatent en revanche qu'ils témoignent d'une ouverture à l'enjeu climatique nettement supérieure à celle du secteur bancaire. L'organisation souligne que les assureurs ont d'ores et déjà des bonnes pratiques dans la majorité des critères relatifs aux produits, qu'il est possible de développer et généraliser, et plus particulièrement sur les assurances automobiles et habitation.

Qu'il s'agisse de l'habitation ou plus encore de l'automobile, l'influence des produits d'assurance sur les comportements des consommateurs est avérée. L'intégration accrue de l'enjeu climatique dans ces produits permet en outre à l'assureur de diminuer ses risques dans la grande majorité des cas, notent Les Amis de la Terre.

Pour Yann Louvel, chargé de campagne Finance privée aux Amis de la Terre, compte tenu des placements colossaux gérés par les assurances (1500 milliards d'euros), la gestion d'actifs constitue probablement le levier majeur dans la réduction des impacts climatiques des assureurs.

L'organisation recommande de calculer les émissions de GES induites par la gestion d'actifs et les produits d'assurances, en utilisant notamment la méthodologie développée par la Caisse d'Epargne, Centre Info et Utopies.


* AXA, Generali, Aviva, CNP Assurances, Crédit Agricole-LCL, BNP Paribas, Société Générale, AGF, Groupama-GAN, Crédit Mutuel-CIC, Natixis, La Mondiale, MMA, MACIF, MAIF.

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