Il était attendu. Le voici. La RATP et le syndicat des transports d'Ile-de-France viennent de lancer officiellement leur appel d'offres pour l'achat de bus électriques. Avec une commande de 1.000 bus au cours des deux prochaines années, cet appel d'offres est le plus important d'Europe. La RATP et Ile-de-France Mobilités lui consacreront 400 millions d'euros à part égale. "Mon ambition est de doter la Région de 100% de véhicules propres en 2025 pour la zone dense (Paris, villes de petite couronne et grandes agglomérations régionales). C'est un enjeu de santé publique et un enjeu industriel majeur", commente Valérie Pécresse, présidente de la Région Ile-de-France et d'Ile-de-France Mobilités.
Pour la RATP, cet appel d'offres doit lui permettre de renouveler sa flotte de 4.700 bus afin de la rendre 100% propre en 2025. A cette échéance, deux tiers des bus fonctionneront à l'électrique et un tiers au biogaz. De quoi faire baisser l'empreinte carbone de la régie de 50%.
74 bus déjà en ligne
Pour préparer cet appel d'offres, les deux acteurs testent depuis la fin de l'année 2015 huit modèles de bus sur plusieurs lignes du réseau francilien. Consommation énergétique, autonomie, système de recharge, conséquences sur l'exploitation et la maintenance, confort voyageurs... tous les critères sont passés au crible en conditions réelles d'exploitation. Des enquêtes ont été menées auprès des voyageurs et des machinistes afin de recueillir leur perception.
Aujourd'hui, la flotte compte 74 bus électriques du constructeur polonais Solaris, de l'Espagnol Irizar, du Néerlandais Ebusco, des Chinois Yutong - représenté en France par la société alsacienne Dietrich Carebus - et BYD et des Français Heuliez, Bolloré et Alstom. Certains, en plus de la recharge de nuit au dépôt, se rechargent au terminus avec une prise normalisée, d'autres sont équipés d'un système de recharge partielle en terminus par pantographe inversé. Le système de chauffage varie également : les bus les plus récents proposent un chauffage électrique alors que pour les plus anciens, le chauffage est thermique et fonctionne avec un carburant de synthèse issu de gaz naturel, le GTL.
Faire baisser les prix et lancer la filière
Cette expérimentation grandeur nature a permis à la RATP d'acquérir de nombreuses données sur la performance des véhicules, et surtout aux constructeurs de mieux comprendre les besoins de la régie de transport. Un élément essentiel pour répondre à l'appel d'offres. Les constructeurs doivent proposer des bus électriques standards de 12 mètres. Les premières livraisons "série" devront être effectuées fin 2020. Avec cet appel d'offres, la RATP compte faire baisser le coûts des bus électriques aujourd'hui de 500.000 euros en moyenne - soit le double d'un bus diesel - pour le rapprocher du prix d'acquisition d'un bus hybride (400.000 euros). En attendant, la RATP anticipe dès à présent la nécessité d'adapter dans "des délais très contraints" ses 25 centres bus.