L'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a présenté le 9 juillet le bilan 2011 (1) des résultats de la surveillance des expositions professionnelles aux rayonnements ionisants pour l'ensemble des activités civiles et militaires : activités médicales et vétérinaires, domaine nucléaire, industrie non nucléaire, domaines de la recherche, secteurs exposés à une radioactivité naturelle.
"Avec un effectif de 343.988, le nombre de travailleurs surveillés en 2011 est en augmentation de 4% par rapport à 2010, principalement en raison de l'augmentation du nombre de travailleurs suivis dans le domaine des activités médicales et vétérinaires", souligne l'Institut. Parallèlement, la dose collective, entendue comme la somme des doses individuelles reçues, augmente de 3%, atteignant 64,2 homme.Sv.
Dose individuelle moyenne stable
Exposition des personnels navigants
En ce qui concerne l'exposition à la radioactivité naturelle, l'IRSN s'est penché sur les personnels navigants de l'aviation civile, les données portant sur 21.195 travailleurs appartenant à cinq compagnies aériennes. La dose individuelle moyenne de 2 mSv est stable par rapport à 2010, la dose individuelle maximale s'élevant à 4,7 mSv.
Parmi ces derniers, 1.929 travailleurs, soit 0,6% de l'ensemble, ont reçu une dose supérieure à 6 mSv. Conformément au code du travail, les travailleurs exposés au-delà de ce seuil sont classés en catégorie A, ceux exposés à moins de 6 mSv/an sont classés en catégorie B.
Douze travailleurs ont reçu une dose supérieure à la limite réglementaire de 20 mSv fixée par le code du travail. "Cette répartition traduite une stabilité par rapport aux dernières années", analyse l'IRSN.
Inégalités dans la répartition des doses
Mais des inégalités importantes dans la répartition des doses sont observées selon les domaines d'activité. "Ainsi, le domaine médical et vétérinaire, qui regroupe la majorité des effectifs surveillés (62%), présente une dose individuelle moyenne faible (0,1 mSv), alors que les travailleurs du nucléaire et de l'industrie non nucléaire, représentant 29% des effectifs suivis, reçoivent les doses individuelles moyennes les plus élevées (respectivement 0,37 et 0,52 mSv)", détaille le rapport. Quant au domaine de la recherche, les doses individuelles restent en moyenne inférieures à 0,1 mSv.
Le nombre de cas avérés de contamination interne reste faible : en 2011, 9 travailleurs ont eu une dose efficace engagée supérieure à 1 mSv. La plus forte dose engagée enregistrée est égale à 3,2 mSv. "En cas de contamination interne par un radionucléide, la dose dite "engagée" est celle délivrée sur toute la durée pendant laquelle le radionucléide est présent dans l'organisme. Par défaut, la période d'engagement considérée est de 50 ans", explique l'IRSN.
Vers une meilleure connaissance de l'activité et du statut des travailleurs
"Si tous les travailleurs exposés sont enregistrés dans le fichier national SISERI, une information fiable concernant l'activité précise de ces travailleurs fait encore défaut dans ce dispositif de traçabilité de leurs expositions", souligne l'Institut. De même, une information plus précise sur le statut des travailleurs permettrait par exemple de mieux caractériser l'exposition des prestataires.
Cette évolution de la base de données a été actée dans le Plan Santé au travail 2010-2014 et sera effective avec la publication de la révision de l'arrêté du 30 décembre 2004 (2) relatif à la carte de suivi médical et aux informations individuelles de dosimétrie des travailleurs exposés aux rayonnements ionisants.