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Réchauffement climatique : deux études alertent sur l'importance de son autoalimentation

Gouvernance  |    |  F. Gouty

Deux récentes études scientifiques suggèrent que l'effet des boucles de rétroaction climatique demeure sous-estimé, même dans les derniers travaux du Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat (Giec). Ces boucles, qui décrivent comment le réchauffement climatique s'autoalimente, ne sont parfois pas toutes prises en compte.

Des chercheurs américains, allemands et britanniques ont réalisé un état des lieux de ces boucles dans un article (1) paru le 17 février dans la revue One Earth. En épluchant la littérature scientifique, ils ont identifié 41 boucles de rétroaction, de nature plutôt physiques ou biologiques, renforçant ou atténuant le réchauffement climatique. Seulement 19 d'entre elles seraient intégrées aux modélisations prospectives du Giec. Ces dernières ne prennent notamment pas en compte la végétation croissante de l'hémisphère Nord, soutenue par le réchauffement climatique et renforçant la séquestration du dioxyde de carbone (CO2) mais diminuant l'albédo (la capacité de la banquise ou de la neige à réfléchir le rayonnement solaire).

D'autant que, de ces 41 boucles climatiques, 27 ont un effet positif avéré sur le réchauffement climatique (contre 7 effets négatifs et 7 incertains). Effet souvent sous-estimé, par ailleurs. Dans une étude (2) publiée dans Nature Communications le 14 février dernier, des chercheurs coréens du sud montrent que la calotte glaciaire antarctique est davantage en danger qu'il n'y paraît, en prenant en compte toutes les interactions entre l'atmosphère, la glace et l'océan, plutôt qu'en ne s'arrêtant que sur l'augmentation des températures atmosphériques globales. En considérant l'ensemble des paramètres de cette boucle climatique, les scientifiques estiment que la fonte des glaces antarctiques rehaussera le niveau moyen des mers de 20 centimètres à 1,4 mètre d'ici à 2150 en fonction des scénarios du Giec (et donc de la gravité du réchauffement climatique). Jusqu'ici, l'élévation du niveau des mers due précisément à ce phénomène était estimée, en moyenne, à 25 centimètres (3) .

« Compte tenu du fait que la majorité de ces boucles favorisent le réchauffement climatique, il semble que la nature encore incertaine de certaines le soit aussi, soulignent les auteurs de la première étude. Cela signifierait que notre budget carbone et notre échéance pour atteindre la neutralité carbone sont à revoir. » En ce sens, les chercheurs appellent le Giec à consacrer à l'avenir un « rapport spécifique aux conséquences des boucles climatiques ».

1. Accéder à l'article dans One Earth.
https://www.cell.com/one-earth/fulltext/S2590-3322(23)00004-0#%20
2. Accéder à l'étude dans Nature Communications.
https://www.nature.com/articles/s41467-023-36051-9#Sec8
3. Accéder à une étude de mai 2021 dans Nature.
https://www.nature.com/articles/s41586-021-03302-y

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