La prolifération des algues vertes atteint généralement un pic à la mi-juillet ! Riverains des plages, touristes et professionnels peuvent tous être exposés aux risques liés aux dégagements de gaz toxiques issus des dépôts en putréfaction, a prévenu l'Anses dan son avis. L'Agence a recommandé hier – à destination des professionnels - le ramassage d'algues vertes ''fraîches'', dans les 24 heures voire dans les 36 heures qui suivent leur arrivée sur les plages, tout en précisant qu'il doit s'écouler moins de 48 heures entre le ramassage et le début du traitement.
Lorsqu'elles sont en état de putréfaction, ces algues dégagent en effet un gaz toxique, du sulfure d'hydrogène (H2S), qui peut provoquer des irritations des yeux, des voies respiratoires, voire en cas de concentration élevée (1.400 mg/m3) entraîner un arrêt cardiaque.
Le ramassage d'algues fraîches ''est le seul à même de dispenser de contraintes lourdes de protection lors du ramassage'', affirme l'agence en soulignant que ''les stockages intermédiaires sont à éviter autant que possible''. Les travailleurs au contact des algues doivent opérer dans des cabines fermées et être équipés de détecteurs d'hydrogène sulfuré.
L'Agence rappelle également aux promeneurs de ne pas pénétrer dans les zones ''dangereuses'' touchées par les algues vertes, signalées par des panneaux d'information. Pour la population générale, l'Anses recommande de ne pas s'approcher des dépôts d'algues. Les chantiers doivent en outre être balisés pour tenir le public éloigné.
Rappelons qu'environ 70.000 tonnes d'algues sont ramassées chaque année en Bretagne. Ces recommandations de l'Anses interviennent près d'un an (fin juillet 2009) après le décès d'un cheval intoxiqué par des algues vertes sur une plage des Côtes d'Armor. Un plan quinquennal a été présenté en février dernier par le gouvernement contre les marées vertes en Bretagne. Ce plan doit mobiliser au total 134 millions d'euros, dont 94 millions à la charge de l'Etat et de ses établissements publics, le reste devant être assuré par les collectivités territoriales.