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Recyclage : un projet européen pour identifier les meilleurs leviers d'action

Le projet européen Regions for recycling (R4R), piloté par l'Ordif, vise à comparer les performances de recyclage de différentes collectivités locales de l'UE afin d'identifier les meilleures pratiques.

Déchets  |    |  S. Fabrégat

Quelle est la différence entre la région flamande (Belgique) et la Bulgarie ? La première affiche un taux de collecte sélective de 70 % quand la seconde est à zéro. L'objectif européen à 2020 est à 50 % de recyclage des déchets ménagers.

"Si en théorie, tout le monde dispose des mêmes outils en Europe en matière de gestion des déchets, les disparités sont très importantes. Il existe tout un arsenal juridique en matière de gestion des déchets mais il y a  un réel fossé dans leur mise en œuvre", observe Olivier De Clerq, secrétaire général d'ACR+ (association des villes et des régions pour le recyclage et la gestion durable des ressources).

C'est pourquoi, treize partenaires européens (1) spécialisés dans la gestion des déchets sur un territoire se sont réunis au sein du projet Regions for recycling (R4R), lancé le 18 avril pour trois ans dans le cadre du projet Interreg IVC, afin d'analyser ce que cachent ces différences statistiques, ce qui les explique et de tirer les territoires vers le haut en identifiant les meilleurs pratiques et outils. Le projet est piloté par l'Observatoire régional des déchets en Ile-de-France (Ordif).

"L'objectif est d'associer au sein du même programme les pays les plus avancés dans ce domaine et les pays qui n'ont pas les mêmes stratégies en matière de déchets ou le même développement économique", indique Eric Chevaillier, président de l'Ordif.

Mettre à plat les statistiques

Le projet R4R s'appuiera sur l'observatoire décentralisé des performances de recyclage lancé en 2010 par ACR+. Celui-ci a mis en commun les données de 25 territoires en se basant sur une terminologie commune. Il s'agira pour R4R de proposer une trame commune pour la collecte des données locales sur les déchets, de collecter également des données sur les facteurs extérieurs (densité, type d'habitat, données socio-économiques…) et de définir des territoires comparables avant de créer un outil en ligne qui sera mis à disposition des collectivités européennes.

Cette collecte de données permettra d'abord d'affiner les statistiques existantes. "R4R va travailler à une échelle locale, ce qui permettra de fournir des éléments qui ne transparaissent pas dans les statistiques nationales", indique Jean-Benoît Bel, coordinateur du projet pour l'Ordif. "Au niveau d'Eurostat, qui fournit des données sur la gestion des déchets pour toute l'Union européenne, il y a des difficultés de comparaison : toutes les données ne sont pas collectées selon le même code. En 2010, la Bulgarie affichait un taux de recyclage de 0 % alors que dans les faits, on sait que le recyclage n'y est pas absent, il existe des filières de recyclage du métal, du verre… Le but est d'aller au plus proche de la réalité de la gestion de déchets à l'échelle locale, pour avoir les chiffres les plus précis", précise Olivier De Clerq. L'objectif de R4R est donc d'abord "de disposer de statistiques claires pour que chacun parle de la même chose".

Identifier les meilleures pratiques

Une fois ces données collectées, elles pourront être comparées. "Il apparaît important de pouvoir comparer ce qui est comparable. Autrement dit, comparer l'Ile-de-France, qui affiche un taux de collecte sélective de 30 %, avec les grandes métropoles européennes plutôt qu'avec des régions françaises qui n'ont pas le même développement économique, souligne Eric Chevaillier. Ensuite, derrière les statistiques, il y a les pratiques. Une fois que l'on aura identifié les zones qui performent, nous pourrons voir ce qui fonctionne réellement, dans quel contexte …".

D'ores et déjà, la région de Flandres, dont la société publique des déchets (Ovam) participe au programme, apparaît comme le bon élève, avec ses 70 % de collecte sélective en 2010. L'un de ses représentants, Jan Verheyen, explique ces bons résultats : "En trente ans, notre façon de traiter les déchets s'est totalement modifiée. En 1981, l'objectif était d'assainir et de gérer, aujourd'hui, il est de réduire et de prévenir". Cette région de 6,3 millions d'habitants a réduit depuis 1990 la quantité de déchets produits, a fait évoluer son taux de recyclage de 18 % à 70 % et met aujourd'hui moins de 1 % du volume produit en décharge. "Les clés du succès sont un bon cadre législatif et organisationnel, la réaffirmation du rôle central des municipalités malgré la fixation d'objectifs régionaux, la priorité mise sur la prévention avec le soutien à un réseau local de réemploi, la mise en place de taxes pour la mise en décharge et l'incinération, l'application du principe pollueur-payeur avec des tarifs différenciés selon le type de déchets collectés et enfin, l'obligation permanente de communiquer". Plus récemment, en 2011, un décret a été publié sur la gestion durable des matériaux : "Il s'agit de faire en sorte que nos déchets d'aujourd'hui soient nos matières premières de demain".

1. Ordif (France), ACR+ et OVAM (Belgique), Odense renovation (Danemark), municipalité de Lisbonne (Portugal), EFXINI Poli (Grèce), municipalité de Limerick (Irlande), province de Styrie (Autriche), municipalité de Tallin (Estonie), agence de gestion des déchets de Catalogne (Espagne), municipalité de Sofia (Bulgarie), municipalité de Zagreb (Croatie), région d'ilfov (Roumanie).

Réactions1 réaction à cet article

Toute la problématique se résume en une seule phrase:" En Flandre, la réafirmation du rôle central des municipalités dans le traitement des déchets" . Par contre en France les municipalités se débarassent du problème en refourguant les responsabilités à des entités de plus en plus éloignées (CdC, syndicat divers...) des citoyens et de plus complétement phagocytées par nos (trés chères) multinationales spécialisées qui regardent d'abord leur bénéfices.

claude Duport | 26 avril 2012 à 10h06 Signaler un contenu inapproprié

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