Le Club de l'emballage léger en aluminium et en acier (Celaa), Eco-Emballages et l'Association des maires de France (AMF) ont signé ce mercredi 12 février un partenariat national de trois ans visant à développer le recyclage des emballages métalliques.
Le Celaa est co-présidé par Gérard Miquel, sénateur et président du Conseil général du Lot, président du Conseil national des déchets, et Philippe Vitel, député et conseiller général du Var.
Pourtant, l'aluminium présente de nombreux avantages : il est recyclable à 100% et à l'infini. De plus, rappelle Jacques Pélissard, président de l'AMF, "la seconde fusion ne consomme que 5% de l'énergie nécessaire pour la production initiale de l'aluminium et ne génère que 5% d'émissions de gaz à effet de serre par rapport à la production".
Expérimentation réussie dans quatre centres de tri
Comment les partenaires de ce programme baptisé "projet métal" entendent faire bouger les choses ? Tout d'abord en s'appuyant sur une expérimentation lancée en 2009. Dans ce cadre, quatre centres de tri pilotes ont été équipés d'une machine à courant de Foucault permettant de trier les refus et les fines (petits déchets non triables). Ces centres de tri se situent dans les Alpes-Maritimes (Sivades/IHOL à Cannes-la-Brocca), dans le Var (Pizzorno au Muy), dans le Lot (Syded à Catus) et dans les Hauts-de-Seine (Syctom de Paris/Genesis à Nanterre). Les petits emballages métalliques ainsi triés sont ensuite orientés vers une unité de pyrolyse en Allemagne. "L'objectif serait d'en créer une en France", indique le sénateur Gérard Miquel, co-président du Celaa.
Cette expérimentation a permis "d'établir la faisabilité technique, l'intérêt économique et la pertinence environnementale de l'optimisation du tri des emballages en aluminium et en acier", s'enorgueillit le Celaa. "Les volumes triés ont augmenté de 10 à 200%", précise Marc Teyssier d'Orfeuil, son délégué général. L'investissement pour les centres de tri est de l'ordre de 100.000 à 150.000 euros. Mais il peut être facilement amorti sur cinq ans à en croire le représentant de la société Pizzorno, gestionnaire du centre de tri du Muy. Comment ? Grâce à la valeur marchande de l'aluminium recyclé, aux économies liées à l'enfouissement évité et aux soutiens versés par Eco-Emballages.
Soutien financier pour chaque tonne triée et recyclée
L'éco-organisme s'engage en effet, dans le cadre du "projet métal", à accompagner les collectivités sélectionnées sur candidature et à leur verser un soutien financier pour chaque tonne triée et recyclée. Un argument supplémentaire peut aider à convaincre les collectivités candidates : la société Nespresso lance un fond de soutien complémentaire qui financera ces dernières à hauteur de 300 euros la tonne triée, quelles que soient sa qualité et sa teneur en aluminium. "Nous avons mis en place notre propre système de collecte des dosettes, mais nous ne pouvons atteindre un taux de 100% de recyclage sans un travail collectif, d'où notre rapprochement avec Eco-Emballages", explique Arnaud Deschamps, directeur général de Nespresso France, qui précise que les deux filières vont cohabiter pendant les années qui viennent.
"Le pré-requis est une massification des tonnages pour que le projet soit rentable", indique Eric Brac de la Perrière, directeur général d'Eco-Emballages, citant le chiffre nécessaire de 60 tonnes produites par centre de tri et par an. L'objectif au terme des trois années du projet est d'atteindre la participation de 25 centres de tri sur les 241 que compte l'hexagone. L'amortissement des équipements se révèle "particulièrement intéressant dans les centres de plus grande taille et peu performants dans le tri de l'aluminium et de l'acier", précise le Celaa.
Les collectivités concernées devront entreprendre des actions de communication sur des consignes de tri mobilisant les habitants sur le recyclage des petits emballages et objets métalliques. L'AMF s'engage, dans le cadre de ce partenariat, à encourager ses membres à envoyer leur candidature à Eco-Emballages et à soutenir le renforcement des consignes de tri.