Ce jeudi 9 avril 2020, le Toulouse Biotechnology Institute (1) (TBI) et la société Carbios, spécialisée dans la dépolymérisation enzymatique, annoncent avoir amélioré sensiblement les performances d'une enzyme capable de dépolymériser les déchets plastiques en polyéthylène téréphtalate (PET). Les résultats de leurs travaux font l'objet d'une publication dans Nature (2) . Le procédé permet notamment de recycler chimiquement des produits variés en PET : bouteilles, emballages alimentaires, ou encore fibres textiles polyesters.
« L'enzyme dépolymérise 90 % d'un PET post-consommation en seulement 10 heures », indiquent les deux acteurs, précisant que la « productivité [est] multipliée par 100 par rapport à celles publiées jusque-là ». Ces performances sont atteinte grâce à l'amélioration de la thermostabilité et de l'activité d'une enzyme « PET dépolymérase ».
Concrètement, l'enzyme améliorée permet de décomposer chimiquement le PET en ses deux monomères de base : l'acide téréphtalique et le mono éthylène glycol. La productivité de l'enzyme atteint 16,7 grammes par litre et par heure (g/L/h) d'acide téréphtalique à partir d'une suspension à 200 grammes par kilogrammes (g/kg) de déchets PET. Après purification, les monomères peuvent être réutilisés pour fabriquer de nouveau produits en PET. Carbios et le Critt Bio-Industries de l'Institut national des sciences appliquées de Toulouse ont ainsi réussi à produire de nouvelles bouteilles.