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Recyvalor fait figure d'exemple pour la gestion des stocks de déchets historiques

Recyvalor a achevé sa mission de traitements des stocks historiques de déchets pneumatiques. Cette collaboration entre les acteurs concernés pourrait servir de modèle pour d'autres filières confrontées à des passifs similaires.

Déchets  |    |  P. Collet
Environnement & Technique N°376
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°376
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Ce jeudi, Recyvalor a annoncé avoir achevé sa mission démarrée en 2008. La résorption des stocks historiques de déchets pneumatiques a permis d'évacuer quelque 55.000 tonnes de déchets, soit plus de 7 millions de pneus. Le coût s'est élevé à 8,3 millions d'euros, essentiellement financé à parts égales par les manufacturiers, les distributeurs et l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe). Quelque 69% des déchets ont été incinérés en cimenterie, 16% ont été employés par le secteur des travaux publics, 9% ont été transformés en granulats et 6% utilisés en géotechnie.

L'action de Recyvalor, présentée comme exemplaire par la plupart des acteurs, pourrait être reprise par d'autres filières qui rencontre des problèmes similaires. Ce pourrait être le cas, par exemple, pour le traitement des bateaux de plaisance, évoque Marc Mortureux, directeur général de la prévention des risques (DGPR) au ministère de la Transition écologique et solidaire. En effet, comme pour les pneus, la création d'une filière de responsabilité élargie des producteurs (REP) règle le problème du flux des déchets à venir mais laisse de côté l'épineuse question des stocks accumulés par le passé. Pour sa part, l'association Robin des Bois défend un dispositif de ce type pour que les industriels du secteur pétrolier recensent et dépolluent les anciennes stations services laissées à l'abandon.

Robin des Bois aiguillonne les pouvoirs publics

Au cours des années 1990, des élus, des collectifs et des particuliers alertent l'association Robin des Bois sur l'existence de décharges sauvages de pneus. Ces dépôts sauvages au cœur des campagnes, aux abords de zones industrielles ou artisanales, ou en bordure de forêt "résultent en grande part de la faillite de sociétés peu scrupuleuses, pourtant rémunérées pour collecter et valoriser ces déchets", explique Recyvalor. Quant à l'enjeu, il est sanitaire et environnemental, explique Jacky Bonnemains, président de Robin des Bois, évoquant la prolifération des moustiques qui nidifient dans l'eau retenue par les pneus et les risques d'incendies. L'association a participé aux premières réunions avec les pouvoirs publics en 1994 et 1995 et joue un rôle essentiel dans le processus à venir. Elle a été "un aiguillon extrêmement utile", en particulier pour le ministère, explique Marc Mortureux.

En décembre 2002, la collecte des déchets pneumatiques est organisée sur le modèle des filières REP et les metteurs sur le marché deviennent responsables des pneus vendus. Cette évolution apporte une solution au flux de déchet généré par la vente de pneus à partir de cette date. Mais les stocks historiques ne sont pas concernés. A partir des travaux de Robin des Bois, l'Ademe et Aliapur, l'éco-organisme de la REP pneumatiques, en recensent 114, dont 61 sans déposant identifié.

S'engagent alors de longues négociations afin de trouver une solution. "Il a fallu quelques années pour assembler tous les acteurs, ça n'a pas été simple", se rappelle Bénédicte Barby, présidente de Recyvalor.

800.000 tonnes de pneus éparpillés

Finalement, l'association Recyvalor est créée en février 2008 par les principaux acteurs de la filière du pneumatique. Elle réunit 28 entreprises et organisations, dont Robin des Bois et l'Ademe. Au départ, elle s'engage à traiter jusqu'à 80.000 de pneus pour un total de 9 à 10 millions d'euros au maximum. L'accord-cadre signé sous l'égide du ministère en charge de l'écologie prévoyait l'évacuation et l'élimination des déchets pneumatiques présents sur 61 stocks sauvages dits "historiques".

En dix ans, une dizaine de sites se sont ajoutés à la carte initiale. Parallèlement, les recours administratifs et judiciaires ont permis de retrouver les derniers détenteurs de certains stocks et de les faire enlever et traiter à leurs frais. Finalement, Recyvalor a traité 54 sites. Ceux-ci vont d'un stock de 170 tonnes de pneus abandonnés dans la garigue à quelques kilomètres de Nimes (Gard), évacué pour 33.000 euros, au site emblématique de Souillac (Lot). Sur ce dernier, Recyvalor a fait retiré 17.000 tonnes de pneus entre 2012 et 2017, pour un coût de 2,3 millions d'euros.

Si les montagnes de pneus abandonnés ont disparu du paysage français, il reste toutefois 800.000 tonnes éparpillées sur les exploitations agricoles, a indiqué Brune Poirson, secrétaire d'Etat à la transition écologique et solidaire.

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