À Marseille, le tribunal administratif a prononcé mercredi l'annulation de la Délégation de service public autorisant l'exploitation de l'incinérateur de Fos. Ce recours avait été déposé par un élu Vert à la Communauté urbaine de Marseille (CUM). Si cette décision pour vice de forme ne sera pas suffisante pour enterrer définitivement le projet, les associations ont prévu de poursuivre leur combat.
Dans le Puy-de-Dôme, le préfet a donné un avis défavorable à l'implantation de l'incinérateur décrié dans la région clermontoise par un collectif de 531 médecins de l'agglomération, des associations locales et certains élus.
Les Verts se sont félicités de ces deux décisions et estiment que le gouvernement doit prendre ses responsabilités sur cette question laissée en suspens par le Grenelle : il doit décréter un moratoire sur la construction d'incinérateurs et mettre en place un vrai plan de valorisation des déchets, estime Cécile Duflot, Secrétaire nationale des Verts.
Un tel revirement est une première, explique le CNIID qui compte bien que ce cas fasse école pour tous les projets encore en cours dans l'hexagone. L'incinération comme ultime recours, condamne de fait aussi les projets comme ceux d'Arques (Pas de Calais), de Ponte Leccia (Haute-Corse), de Fos sur Mer (Bouches du Rhône) puisque, partout, des alternatives existent et ne demandent qu'à être enfin appliquées, précise Sébastien Lapeyre, chargé de campagne Incinération au CNIID.
Signalons parallèlement qu'une nouvelle version du Fascicule 82 du CCTG vient de paraître. Ce document officiel regroupe les prescriptions techniques relatives à la construction des usines d'incinération de déchets non dangereux.
Article publié le 24 juin 2008