En ce mois de mars 2020, l'agence locale de l'énergie et du climat (Alec) de Montpellier Métropole (Hérault) a organisé une visite pour permettre notamment aux copropriétaires intéressés, de s'informer sur la rénovation énergétique des logements. Le chantier visité donne l'occasion de voir concrètement à quoi correspond une isolation par l'extérieur. Si la copropriété « Les Roses » en est là aujourd'hui c'est le fruit d'un projet de longue date.
Une prise de conscience des copropriétaires
Composée de deux bâtiments séparés, comprenant en tout 63 logements, cette copropriété fut construite en 1965, ce qui a son importance puisqu'à cette époque les normes concernant l'isolation étaient plutôt laxistes. Il s'agit d'un bâtiment à ossature en béton avec maçonnerie et briques. Il n'y avait pas d'isolation des murs. Des poutrelles béton avec hourdis non isolées composaient le toit terrasse. Pour le plancher bas, il s'agissait de poutrelles hourdis brique sur cave ou commerce, non isolées. Enfin, la menuiserie était en bois simple vitrage. Récemment, la chaudière à dû être remplacée, car l'ancienne, au fuel, était arrivée en fin de vie. Aujourd'hui, c'est une chaudière gaz à condensation qui est en place. Une première étape de rénovation énergétique.
Mais la consommation énergétique des bâtiments affichait toujours 105 kWh/m2/an. À titre de comparaison, les normes de construction dans le neuf imposent 50 kWh/m2/an (RT 2012). Avec l'augmentation du prix de l'énergie, les charges pour les copropriétaires et pour les locataires devenaient insupportables. Quant à la valeur de leur bien, elle diminuait énormément face aux nouvelles constructions voisines qui elles, présentaient de bien meilleurs résultats.
Changement de la chaudière puis isolation par l'extérieur
Une deuxième phase de rénovation a donc été votée par les copropriétaires. Après le changement du système de chauffage, l'isolation du bâtiment par l'extérieur a été actée. Cette opération doit permettre, au final, d'atteindre 69 kWh/m2/an, ce qui correspond aux normes thermiques actuelles d'un bâtiment basse consommation, pour de l'ancien.
Coût de l'opération : 572 100 euros, soit 9 080 euros en moyenne par logement. Mais grâce à l'accompagnement de structures comme l'Alec de Montpellier, 37,6 % du montant a été financé à l'aide du crédit d'Impôt, des certificats d'économie d'énergie collectifs et d'autres aides, en fonction, notamment, des revenus de chaque copropriétaire. Nicolas Cattin, chargé de mission de l'Alec Montpellier Métropole, explique ce qu'il en est dans la vidéo.
Au final, un gain énergétique de 52 % est attendu grâce à un investissement amorti, selon les estimations, en 10 ans. Une rénovation qui s'avère donc financièrement pertinente. Toutefois, dans le sud de la France, une telle opération n'est pas toujours rentable explique le maître d'œuvre, Michel Desangles de l'entreprise CRC : « Dans le Sud, les températures extérieures sont plutôt douces en hiver. Ici, comme pour toutes les constructions avant le premier choc pétrolier, c'était une véritable passoire énergétique. Alors ça valait vraiment le coup pour les copropriétaires. »