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Actu-Environnement

« Nos réseaux, très contraints, ne peuvent pas accueillir naturellement toute la production ENR »

L'accélération de la production d'ENR oblige Réseau de transport d'électricité à adapter ses installations, en rationalisant ses outils et ses injections de mégawatts. Détails avec Vincent Ringeissen, directeur des marchés de RTE.

Entretien  |  Energie  |    |  N. Gorbatko
Actu-Environnement le Mensuel N°432
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°432
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La carte du réseau de transport d'électricité n'a pas fondamentalement évolué depuis les années 1990 et l'achèvement du programme électronucléaire. Sans adaptations structurelles, ces infrastructures ne seraient donc pas en mesure d'accueillir l'augmentation de la production d'énergie renouvelable, décentralisée et répartie sur tout le territoire français, prévue dans la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE). Afin de les adapter et de les agrandir, leur gestionnaire, Réseau de transport d'électricité (RTE) a prévu d'investir 30 milliards d'euros dans ces travaux, au cours des prochaines années. Un budget calibré pour absorber la quasi-totalité des nouveaux mégawatts. Le reste, le moins possible, sera écrêté quelques heures dans l'année, en privilégiant les ENR en provenance des zones de forte production.

Le volume concerné n'atteindrait que 0,3 % en 2050. Mais il permettrait d'éviter de construire des infrastructures dont l'utilité ne serait avérée que quelques heures dans l'année et de réaliser de substantielles économies. Les producteurs d'ENR non injectée seraient dédommagés.

En parallèle, l'enjeu pour RTE consiste aussi à développer des outils capables d'optimiser ses lignes de transport actuelles et futures en prévoyant très finement les volumes d'offre et de demande, via l'utilisation de solutions d'un réseau intelligent (smart grids). Un millier d'automates devrait être déployé. Une stratégie expliquée par Vincent Ringeissen, directeur des marchés de RTE, en marge du Colloque national éolien, organisé en octobre 2022.

Réactions3 réactions à cet article

Ah, enfin la parole se libère ! On le sait depuis si longtemps : les réseaux ne peuvent pas accepter des variations invraisemblables de courant sans investissements faramineux. 30 milliards, c'est quasi le coût des 6 EPR qu'on évoque aujourd'hui, qui visent à produire 10 GW en base, donc stables et prévisibles, sans contrainte sur le réseau actuel. 30 milliards, très clairement à rajouter au coût de production des ENR, juste nécessaires pour faire passer un courant imprévisible de qualité pitoyable totalement inadapté à nos besoins ! Pourquoi tout ce temps et cet argent gâchés ?!

dmg | 21 novembre 2022 à 10h06 Signaler un contenu inapproprié

Quel manque d'anticipation de RTE sur le développement des Energies Renouvelables. La P.P.E. programmée en 2018, selon connaissance des énergies, objectif pour le photovoltaïque, de 20,6 GW installés en 2023, entre 35,6 et 44,5 GW à fin 2028. Dans l' art. actu 25/10/2022, sur l'AgriVoltaïque, " les sénateurs adoptent une proposition de loi enrichie..." S.F. , commentaire sur des projets P.V. déposés en 2022. " ..Le dernier projet agri. vu en octobre, a un P/S de 0,70 MWc / ha , avis favorable en séance plénière. Cependant le point de raccordement ENEDIS serait réservé aux parcs éoliens qui foisonnent dans cette zone. Un agriculteur, ayant hangar et panneaux solaires ne peut actuellement pas se brancher ! Pourquoi les parlementaires ne demandent pas à ENEDIS de mettre DE FACON URGENTE des lignes, et points de raccordements pour recevoir ces projets ? Et puisqu'il n'y a pas assez de points de raccordement libres, faire une sélection des projets éoliens, agriVoltaïques en établissant un tableau de caractéristiques, cases à cocher, pour faire sérieux, avec plus d'équité dans examens des projets ! , et éviter d'avoir des projets d'aubaine ! "
Dans l' article, on voit que budget de RTE, pour installer de nouvelles lignes, sera trop serré.. fatalement, il faudra indemniser les porteurs de projets qui n'auront pas pu se raccorder, tout comme les erreurs de suppressions des centrales charbon, nucléaires fonctionnant 24h/24 et compensant par ENR intermittentes+smart grid+ effacements.

J Cl M 44 | 21 novembre 2022 à 11h22 Signaler un contenu inapproprié

C'est curieux : d'un côté on nous dit qu'on est en sous-production, la faute incombant à un parc électronucléaire vieillissant, obsolète (et de plus en plus dangereux), de l'autre on nous dit qu'il n'est pas possible de transporter tout ce que les ENR injectent dans le réseau ! Par ailleurs, si l'investissement dans l'outil de transport de l'électricité depuis les années 1990 n'a pas été suffisant, il faut bien s'attendre à un nécessaire rattrapage à un moment donné, échéance qui semble être arrivée.
Je note aussi au passage que les ENR produisent en réalité tant d'électricité que cela devient problématique pour le gestionnaire du réseau, qui nous indique pourtant qu'on risque d'avoir du mal à passer l'hiver faute de production suffisante, principalement à cause d'un parc électronucléaire chancelant. Cela bat en brèche l'argument de l'insignifiance de l'apport des ENR, régulièrement évoqué par les pro-nucléaires, qui n'en sont pas à une approximation - si ce n'est contre-vérité - près pour faire passer en force l'atome.
Cela ne remet-il pas également en cause l'hyper-centralisation de la production électrique, avec des linéaires de transport sur des centaines de kilomètres du réacteur jusqu'au point de consommation (avec des pertes en lignes colossales), tandis que les ENR, de mieux en mieux réparties sur le territoire national, sont ainsi souvent au plus près du consommateur final ?!

Pégase | 24 novembre 2022 à 15h45 Signaler un contenu inapproprié

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