Le chauffage par un réseau de chaleur alimenté majoritairement par les énergies renouvelables ou de récupération (ENRR), représente "la solution la plus compétitive" du point de vue du coût global, conclut l'association Amorce dans sa dernière enquête annuelle sur la comparaison des coûts du chauffage en France.
"Le coût global de chauffage pour un logement-type correspondant au « Parc social moyen » (170 kilowattheures par m2 (kWh/m2) par an) raccordé à un réseau de chaleur est évalué en moyenne à 1.182 euros TTC par an", avance l'association nationale des collectivités territoriales et des professionnels pour une gestion locale des déchets et de l'énergie, ajoutant que "pour les réseaux alimentés à plus de 50% par des ENRR, le coût global moyen est de 1.022 euros TTC par an". Les réseaux ENRR sont ceux alimentés pour plus de 50% de l'énergie utilisée par de la chaleur issue de l'incinération des déchets, de la géothermie, du bois, de la récupération de chaleur industrielle, du biogaz ou du solaire.
L'étude publiée le 14 mars fait apparaître un coût global annuel du chauffage de 1.284 euros pour le chauffage individuel électrique, 1.345 euros pour le chauffage individuel au gaz et de 1.591 euros pour le chauffage collectif au fioul. Par "coût global du chauffage", Amorce entend l'abonnement, la consommation d'énergie, l'entretien et amortissement des installations.
Cette étude offre l'occasion à Amorce de plaider pour les réseaux de chaleurs qui offre "une solution à la lutte contre la précarité énergétique". Un argument utile alors que le sujet est sensible et que le gouvernement entend s'y attaquer en particulier dans le logement social.
Si Amorce pointe le résultat relatif au parc social moyen, l'association étudie aussi un logement moyen respectant le réglementation thermique 2005 (RT 2005), c'est-à-dire consommant 120 kWh/m2 par an, et un logement énergivore à 300 kWh/m2 par an.
Les réseaux de chaleur adaptés aux logements énergivores
Globalement, "le prix moyen du mégawattheure (MWh) vendu par les réseaux à leurs clients est de 67,5 euros HT", indique l'association en se basant sur un prix moyen de vente de la chaleur en 2011 calculé à partir des retours de 360 réseaux de chaleur. Un prix qui a augmenté par rapport à 2010 pour deux raisons, selon Amorce : les moindres livraisons de chaleur qui ont entrainé une augmentation mécanique du prix ramené au MWh ainsi que la hausse des prix des matières énergétiques.
Cependant, cette moyenne cache une dispersion des prix "extrêmement large", relève Amorce qui évoque des prix du MWh compris entre moins de 25 euros et près de 120 euros. "Le prix moyen est notamment conditionné par les énergies primaires utilisées, faisant apparaître un niveau sensiblement inférieur à la moyenne pour les réseaux fonctionnant principalement à partir de chaleur issue d'usines d'incinération, de chaufferies bois ou de géothermie", indique l'étude.
Autre aspect important, l'intérêt des réseaux de chaleur semble liée par la consommation des bâtiments. "Les réseaux de chaleur sont mieux placés d'un point de vue économique pour les bâtiments dont la consommation est élevée", indique l'étude, ajoutant toutefois qu'"ils restent compétitifs, notamment pour les réseaux existants, pour des niveaux faibles de consommation". Amorce ajoute que pour les logements dont la consommation est la plus faible, "le chauffage électrique individuel affiche un coût global assez attractif mais reste mal placé en termes d'énergie primaire ou de gaz à effet de serre et nécessite des surinvestissements sur le bâti en RT 2012".
Les Pompes à chaleur en alternative ?
Par ailleurs, en dehors des réseaux de chaleur, Amorce estime que "les pompes à chaleur (PAC) géothermique (…) peuvent être une solution performante en termes d'énergie primaire ou de gaz à effet de serre, voire en termes économiques en tenant compte d'aides à l'investissement (de type crédit d'impôt par exemple)". L'association pose cependant une condition de taille : il faut que le niveau de performance retenu dans les calculs (un coefficient de performance (COP) de 4,2) soit effectivement tenu en moyenne annuelle.
S'agissant des PAC collectives géothermiques, l'étude signale que ce type d'équipement "est toujours la solution qui présente la plus faible facture énergétique, mais l'amortissement pèse sur l'analyse en coût global". Le coût de l'énergie est de l'ordre de 508 euros TTC par an pour un logement social moyen. Un montant à comparer à la facture de 684 à 873 euros pour les différents réseaux de chaleur étudiés. Quant à l'amortissement, Amorce note que "compte tenu des écarts potentiels importants d'un site à l'autre dans les montants d'investissement (notamment les coûts de forage) des solutions PAC géothermiques, il est assez délicat d'établir un ratio de prix moyen".