Il s'agit de la 170e réserve nationale. Le décret créant la réserve naturelle de l'archipel des Glorieuses, appartenant aux îles Éparses dans le sud-ouest de l'océan indien, est paru ce jeudi 10 juin au Journal officiel.
Les Glorieuses sont situées au cœur de l'un des 35 « points chauds » de la biodiversité mondiale. Elles abritent quelque 3 000 espèces, dont les tortues vertes et imbriquées, les baleines à bosse et plusieurs espèces d'oiseaux marins, dans des écosystèmes remarquables tels que les récifs coralliens et les herbiers de phanérogames marines. Mais la création du parc naturel marin en 2012, dont la réserve naturelle prend le relais, n'a pas enrayé les atteintes au milieu et aux espèces. « On estime (…) que la région aurait déjà perdu près de 70 % de ses espèces », indiquait le rapport de présentation du projet de réserve en mai 2020. En cause ? De fortes pressions anthropiques : activités illégales de pêche, introduction d'espèces exotiques envahissantes, dérangements liés à la fréquentation humaine, changements climatiques, macrodéchets... Se pose donc la question des moyens dédiés à la surveillance et à la gestion de la réserve. Une question qui est particulièrement ressortie de la consultation publique menée l'année dernière.
La création de cette réserve est une concrétisation de la stratégie nationale des aires protégées annoncée par Emmanuel Macron en janvier dernier lors du One Planet Summit, explique le ministère de la Transition écologique. « Protéger 30 % des espaces terrestres et marins français d'ici à 2022 est une belle ambition. Le véritable défi est de placer 10 % de nos aires protégées sous protection forte. Au-delà des chiffres, l'enjeu est de concentrer nos efforts sur les « points chauds » de biodiversité dont l'archipel des Glorieuses et les écosystèmes remarquables qu'il abrite, est un parfait exemple », explique Bérangère Abba, secrétaire d'État chargée de la biodiversité. « Au-delà de la reconnaissance de la biodiversité exceptionnelle de l'archipel des Glorieuses, la création de cette réserve naturelle constituera un formidable terrain pour la recherche scientifique grâce à la station internationale financée et créée en 2020 et pouvant accueillir huit personnes », ajoute Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer.