L'idée est simple : placer de fausses chenilles en pâte à modeler dans des arbres et observer les traces laissées par leurs prédateurs. Ainsi, la plus ou moins grande présence d'empreintes de bec, de dents ou de mandibules sur les leurres donne une idée de l'activité des prédateurs des chenilles.
Durant deux ans, 82 enseignants et leurs élèves dans différents pays européens ainsi que 30 scientifiques ont suivi ce protocole dans le cadre du projet de recherche participatif « Gardiens des chênes (1) ».
A l'origine de ce projet, l'envie d'approfondir les résultats d'une campagne de quantification des dégâts d'insectes sur le chêne le long d'un gradient depuis l'Espagne jusqu'à la Finlande. « En analysant les données, nous avons constaté que nous avions une diminution des dégâts d'insectes à mesure que nous nous rapprochions des régions les plus au nord, explique Bastien Castagneurol (2) , chercheur en écologie dans le laboratoire Biodiversité, gènes et communauté. C'était un constat mais nous n'avions pas de données pour l'expliquer ».
Les scientifiques avaient toutefois deux hypothèses : la qualité ou les défenses de la plante s'avèrent différentes selon l'endroit où elle se situe ou c'est l'activité des prédateurs qui est plus ou moins importante en fonction du climat. Pour les vérifier avec un grand nombre d'échantillons, les scientifiques ont donc lancé ce projet participatif.
10 000 fausses chenilles installées
Au final près de 10 000 fausses chenilles installées au préalable dans près de 300 arbres et plus de 9 000 feuilles, ont été renvoyés aux chercheurs. Les premiers