L'association Respire a déposé, mardi 7 avril 2020, un référé-liberté devant le Conseil d'État pour réglementer les épandages agricoles et la pollution de l'air, pendant toute la durée de la pandémie.
Le confinement et la baisse de l'activité économique ont entraîné une baisse drastique d'une partie de la pollution atmosphérique, en particulier les dioxydes d'azote (Nox). « Cependant, il a été observé, tout au cours de la période écoulée, de très forts niveaux de pollution pour un autre type de polluant : les particules fines. Or, ces particules fines, lorsqu'elles ne viennent pas de la pollution industrielle ou / et automobiles, ont une autre source : les activités agricoles, en particulier les épandages », précise le communiqué de l'association.
Selon Respire, qui se base sur un rapport du Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique (CITEPA), le secteur agricole représentait, en 2017, 94 % du total des émissions d'ammoniaque, un précurseur de particules secondaires, qui se forment dans l'atmosphère et qui sont à l'origine de pics de pollution. Des pics de pollution qui sont suspectés, par plusieurs études scientifiques, de favoriser la propagation de virus respiratoires tels que le Covid-19. Le collectif Air-Santé-Climat avait déjà interpellé l'État fin mars sur « la nécessité de limiter drastiquement les épandages agricoles, afin de tout mettre en œuvre pour limiter la propagation du coronavirus ».
L'association Respire demande à voir reconnaître la carence de l'État à réglementer les épandages générateurs d'ammoniac créant ainsi, avec certitude, une pollution atmosphérique susceptible d'aggraver l'épidémie de coronavirus. Elle demande au Conseil d'État « d'enjoindre le Premier ministre, le ministre de la Santé et le ministre de l'Agriculture, à étendre le champ d'application de l'arrêté du 7 avril 2016 réglementant les épandages lors des épisodes de pics de pollution, pour en faire une application immédiate et durant toute la pandémie ».