Les mesures portaient sur deux polluants classés prioritaires (le formaldéhyde et le benzène) et sur le dioxyde de carbone (CO2) qui permet d'évaluer le niveau de confinement des locaux. Elles ont été effectuées en période scolaire dans chaque école une semaine en hiver et une en été. Pour le CO2, les mesures ont duré deux semaines en hiver. Enfin, un suivi ''poussé'' pour 12 écoles en France, dont une en Ile-de-France, a été réalisé. Il a concerné le formaldéhyde et le CO2, pendant 16 semaines, afin d'étudier la variabilité des niveaux dans le temps. Parallèlement, ont été menés des pré-diagnostics des bâtiments afin de disposer d'éléments d'explications des résultats d'analyses (sources de pollution, ventilation…).
20 établissements mesurés en Ile-de-France
20 établissements franciliens étaient concernés durant cette première phase dont 13 à Paris (30% d'écoles maternelles, 35% d'écoles primaires et 35% de crèches). L'organisme Airparif chargé de contrôler l'air en région parisienne ainsi que le LHVP (Laboratoire d'hygiène de la ville de Paris) étaient en charge des mesures. Celles-ci ont eu lieu de novembre 2009 à mars 2010, puis d'avril à juin 2010.
Les résultats, publiés la semaine dernière par Airparif, montrent que ''les concentrations de formaldéhyde et de benzène respectent les valeurs guide et repère''. Les valeurs moyennes par établissement pour le formaldéhyde se situent entre 8 et 26,4 µg/m3 (microgrammes par mètres cube), avec un maximum par établissement entre 8 et 32,3 µg/m3. La valeur repère du Haut conseil de santé publique (HSCP) de 30 µg/m3 est ''donc respectée dans 100% des écoles franciliennes''. Au niveau national, ce pourcentage est évalué à 89%.
Pour le benzène, les moyennes par établissement se situent entre 1,6 et 5,2 µg/m3. Trois établissements (soit 15%) ont une moyenne inférieure ou égale à 2 µg/m3 (45% au niveau national). Pour 80% des établissements franciliens étudiés, la moyenne annuelle est comprise entre 2 et 5 µg/m3. Mais 2 établissements (soit 10 %) ont un maximum supérieur à la valeur repère du HCSP fixée à 5 µg/m3, ce qui est supérieur aux statistiques nationales (2%).
Pour 70% des établissements franciliens, ''les niveaux de benzène à l'intérieur des classes ne sont pas significativement différents des teneurs extérieures étant donné les incertitudes de mesure'', précise également Airparif. Toutes les moyennes par établissement respectent néanmoins la valeur guide de l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) de 10µg/m3 vis-à-vis d'effets chroniques non cancérogènes sur le long terme, souligne l'organisme.
CO2 : 30% des établissements franciliens en situation de confinement
Enfin, concernant le dioxyde de carbone, les résultats ont été obtenus sous forme d'un indice de confinement allant de 0 (aucun confinement) à 5 (extrêmement confiné) en fonction des concentrations relevées. 30% des établissements franciliens sont ainsi ''en situation de confinement, au moins une classe ayant un indice supérieur à 3''. C'est supérieur au pourcentage national (20%). Pour Airparif, ''ce paramètre dépend essentiellement de l'aération des pièces. Les profils journaliers et hebdomadaires montrent des pics en présence des enfants. Au contraire, les niveaux sont faibles lors de la fermeture de l'établissement'', explique-t-il.
La deuxième phase de cette campagne a débuté fin septembre et concerne également 150 établissements dans toute la France, dont 7 franciliens. Elle se tiendra jusqu'à juin 2011. Les mesures hivernales débuteront dès le 8 novembre en Ile-de-France. Les résultats de la deuxième phase seront disponibles à l'automne 2011.