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Actu-Environnement

Les retenues d'eau sont-elles une réponse à la sécheresse ?

La guerre des bassines fait rage dans certains territoires. Confrontés à la sécheresse, les agriculteurs veulent sécuriser leurs récoltes. Les opposants ne veulent pas qu'ils s'accaparent la ressource. Décryptage de ces conflits dans ce nouveau plateau.

Entretien  |  Eau  |    |  F. Roussel

La guerre de l'eau aura-t-elle lieu ? Dans certains territoires, elle a déjà commencé et couve même depuis de nombreuses années. Caussade, Sivens et d'autres projets de barrage ou de retenues d'eau, cristallisent les tensions. La ressource en eau se tarit et le changement climatique ne va pas arranger la situation. Le partage de la ressource est au cœur des débats. Dans quelles conditions les activités économiques peuvent-elles puiser dans les milieux ? La priorité à l'alimentation en eau potable est-elle respectée ? Les milieux peuvent-ils encore supporter les prélèvements ?

Déjà fragilisée économiquement, la ferme France ne se voit pas tenir sans eau. Elle préconise la construction rapide de nombreuses retenues d'eau pour puiser l'eau dans les nappes phréatiques et les rivières en hiver, lorsque l'eau est abondante, et l'utiliser l'été pour limiter les prélèvements dans les milieux. Mais cette solution est-elle viable écologiquement parlant ? Va-t-elle bien se substituer aux prélèvements d'été ? Comment calibrer ces retenues sans ouvrir les vannes à la surexploitation ? Quel rôle l'État peut-il jouer dans les arbitrages ?

Pour répondre à toutes ces questions, Florence Roussel a invité Delphine Batho, députée des Deux-Sèvres, et André Bernard, président de la chambre d'agriculture du Vaucluse (FNSEA).

Réactions10 réactions à cet article

Oui et après? Il n'y a pas de vidéo accessible.

I2SConsultants | 02 décembre 2019 à 11h27 Signaler un contenu inapproprié

@I2SConsultants

Bonjour,

Je vous invite à cliquer sur l'image. Cela vous renverra sur la video du débat.

Florence Roussel Florence Roussel
02 décembre 2019 à 12h45
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si on alterne sécheresses et inondations depuis 20 ans (et c'est de pire en pire) c'est juste à cause d'une TRÈS mauvaise gestion des pluies !

Une pluie même forte n’est pas un raz de marée ! Depuis le 4 11 2019, La Garonne a évacué 3 milliards de m3 d'eau douce vers la mer (mesure de débit effectué à Tonneins (cf vigiecrue.fr), ça représente DEUX fois le volume de la consommation TOTALE de TOUTE la région Nouvelle Aquitaine (potable agricole et industrie) ... Annuellement , les rejets en mer d'eau douce par les rivières de Nouvelle aquitaine sont supérieurs à 15 milliards de m3 ... pour une consommation TOTALE de 1.5 milliards ... en captant 10% des crues ont aurait moins d’inondation et plus jamais de sécheresse ...


Les départements les plus touchés par les inondations et les fortes crues sont ceux qui étaient en crise d’eau l’été dernier … Et c’est tout à fait logique : c’est justement parce qu’ils ne retiennent pas l’eau hiver que les crues sont gigantesques et comme ils n’ont pas retenues l’eau l’hiver ils n’en ont pas assez l’été … consternant mais logique !


Pour réguler les crues il faut créer des bassins d’expansion et des retenues … les fameuses retenues que les DDT font détruire massivement sur toute la France (le projet est à 100 000 destructions d’ouvrage …) au nom de la continuité écologique des cours d’eau ! Une pluie même forte n’est pas un raz de marée quand elle est gérée le plus en amont possible des bassins versant avec des retenues

laurent | 19 décembre 2019 à 11h21 Signaler un contenu inapproprié

Bravo Laurent, ça me parait clair et logique, j'ai appris quelque chose, merci
Il faut des retenues d'eau sur lesquelles on posera des panneaux solaires (et cela pourrait en plus limiter l'évaporation, à vérifier)

naphtes | 25 décembre 2019 à 10h38 Signaler un contenu inapproprié

la végétation est la meilleure surface pour capter l'énergie solaire, protéger et nourrir la biodiversité dont nous faisons parti, pas de photosynthèse sans CO2 et sans eau !

La planète n’a pas perdu une goutte d’eau depuis sa création


Le problème n’est pas la quantité disponible mais la mauvaise gestion de l’eau : si on passe trois saisons à se débarrasser de la pluie forcément on inonde l’hiver et on manque d’eau l’été.


L’eau est un bien commun, la nature nous l’apporte à tous de la même façon : en surface et à domicile, les campagnes alimentent les nappes phréatiques alors que le béton des villes détournent massivement le bien commun vers la mer via les rivières !

En France la consommation d'eau (potable agricole et industrie) représente 2.5% des précipitations annuelles ... là ou une foret capte 70% des pluies pour réguler le climat de la planète ...

On aura sauvé le climat et la biodiversité quand la France sera verte au rythme des forets de feuillus , et donc verte l'été !

laurent | 26 décembre 2019 à 10h49 Signaler un contenu inapproprié

Nous sommes dans cette situation de crise pour plusieurs raisons :

mauvaise interprétation de la loi de 1964 : 1) priorité à la consommation humaine 2) biodiversité 3) eau économique ! La consommation humaine sous-entend l’eau de boisson, c’est à dire 1% de la distribution d’eau (la loi de 1964 ne légalise pas l’utilisation d’eau potable pour les toilettes ou les lessives …). La biodiversité : la base de toutes les chaines alimentaires se trouve dans la biodiversité des sols, les micro-organismes des sols sont indispensables à toute la vie sur la planète, un sol sec c’est un sol mort, c’est pourquoi il est indispensable de maintenir une couverture végétale vivante, sur les sols agricoles, l’été (et c’est d’ailleurs imposé par la PAC mais pas respecté à cause d’ une mauvaise gestion de l’eau). En laissant sécher les champs l’été, non seulement on nuit gravement à notre sécurité alimentaire mais on coupe le cycle des pluies et nos rivières sèchent ! L’eau économique : l’industrie utilise beaucoup d’eau, cette eau est nettoyée après usage mais rejetée en rivière au lieu d’être recyclée pour l’arrosage ! Le code de l’environnement impose un traitement et une infiltration de TOUS les rejets (pluies et eaux usées pour : villes, maisons individuelles, industrie) pour ne pas perturber le cycle de rechargement des nappes phréatiques, et quand les infiltrations ne sont pas possibles l’eau doit être recyclée pour des usages non domestiques comme l’arrosage (irrigation).

laurent | 02 janvier 2020 à 10h05 Signaler un contenu inapproprié

Bonjour,


Il est fondamental de faire évoluer les pratiques vers la suppression des pesticides et la restauration des capacités naturelles de stockage de l'eau (terres riches en humus, haies, ...). Laissons les milieux fonctionner. L'agriculture doit s'y associer pour en tirer une production, pas les soumettre à grands renforts de solutions artificielles.

Ne cédons pas à la tentation techniciste justifiant les mêmes pratiques, même optimisées, sans se poser la question du modèle global. Sinon, sous couvert d'urgence, ce sera business as usual encore et encore au risque d'un effondrement de pans entiers de la production.

Voyons la nature pour elle-même en tant que partenaire, plutôt qu'en esclave administrée par des gestionnaires tout puissant (nous ne le sommes pas).

Une retenue ici et là, parer une urgence réelle, oui. Mais la discussion de fond porte sur les grandes orientations.

Remettre en cause le productivisme et la prédominances des protéines végétales bon marché : cela pollue les eaux (algues vertes) et génère des coûts (traitement, retraitement directs, ...) qui n'apparaissent pas dans le prix du produit. La carotte bio est moins chère au final, car c'est le contribuable qui paie pour l'épuration, les nitrates, la santé, ...

De la même manière, je ne veux pas financer par mes impôts, des structures technicistes qui ne se posent pas les vraies questions et ne font que repousser le problème pour continuer comme avant le plus longtemps possible.

krakatoe | 02 janvier 2020 à 13h10 Signaler un contenu inapproprié

Édit: je parle naturellement des protéine ANIMALES bon marché (élevage industriel). Lapsus car je pensais également à toutes les productions bon marché, végétales y compris, dont l'unique objectif est d'afficher un prix de vente au rabais en cachant sous le tapis les coûts indirects, payés par le contribuable, l'environnement, notre santé, les milieux naturels.

krakatoe | 03 janvier 2020 à 10h50 Signaler un contenu inapproprié

Les rejets de stations d'épurations font encore parler d'eux ... les bassins ostréicoles sont maintenant officiellement pollués par les rejets des villes, on le savait depuis longtemps mais la nouveauté c'est qu'on n'arrive plus à le cacher ...

"Nous avons depuis Noël un phénomène de gastro-entérite, mais les rejets ne sont pas toujours bien traités par les stations d'épuration et le virus se retrouve en milieu maritime, ce d'autant plus avec les pluies que nous avons eues", explique Philippe Le Gal, président du CRC, qui demande au préfet et à l'Etat d'enquêter sur l'origine de cette contamination, notamment sur les systèmes d'assainissement. Dans une pétition lancée le 1er janvier, "l'Alliance ostréicole" du Morbihan réclame une "indemnisation substantielle de tous les ostréiculteurs", mettant en cause l'Etat, qu'elle accuse d'être "incapable de protéger le littoral", mais aussi les collectivités.

laurent | 05 janvier 2020 à 07h37 Signaler un contenu inapproprié

Il vous manque des éléments importants concernant les "bassines" : 80% des assainissements collectifs français ne sont pas aux normes, la mise aux normes consiste à construire des bassins de rétention pour recycler l'eau dans les sols et ainsi éviter pollutions et inondations (les milieux aquatiques sont plus fragiles que les sols). La France va devoir construire des milliers de bassines et cette eau sera donnée aux agriculteurs comme on a donné les boues de stations d'épurations pendant des dizaines d'années. Les "bassines" étant financé à 70% par de l'argent public les agriculteurs ne pourront pas refuser d'épandre l'eau dans leurs champs. En Nouvelle Aquitaine les rejets urbains (pluies et eaux usées) représentent plus de 5 milliards de m3 par an, de quoi irriguer la totalité de la surface agricole utile : 4 millions d'hectares ! Une ville comme Niort rejette plus de 40 millions de m3 par an, une agglomération comme Bordeaux c'est 1 millions de m3 par jour !

laurent | 24 septembre 2021 à 15h19 Signaler un contenu inapproprié

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