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Réutilisation des eaux usées : Vendée Eau concrétise l'expérimentation Jourdain

MAJ le 10/07/2021

Pour sécuriser son approvisionnement en eau potable, le syndicat Vendée Eau mise sur la réutilisation des eaux usées traitées. La signature d'un contrat pour une unité d'affinage marque une étape importante, avec un démarrage de l'expérimentation en 2023.

Eau  |    |  D. Laperche
Réutilisation des eaux usées : Vendée Eau concrétise l'expérimentation Jourdain
Actu-Environnement le Mensuel N°416
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°416
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Une étape importante a été franchie ce vendredi 9 juillet pour la sécurisation de l'approvisionnement en eau potable en Vendée : après un cheminement de près de 10 ans, le syndicat Vendée Eau a signé avec le groupement OTV-Veolia un contrat de conception, construction et exploitation de son unité d'affinage, élément clef dans le procédé de réutilisation des eaux usées épurées (Reut).

Devant les tensions grandissantes sur la ressource, Vendée Eau a en effet envisagé différentes pistes pour éviter la rupture d'approvisionnement. « Nous avons mis en œuvre un certain nombre de solutions conventionnelles, a détaillé Jacky Dallet, président du syndicat, nous travaillons auprès de nos abonnés à des campagnes d'économie d'eau, nous investissons également 45 millions d'euros par an pour rénover nos canalisations, réaliser des interconnexions mais également déployer d'autres ressources grâce à de nouveaux captages pour disposer des marges de volumes nécessaires - 450 000 m3 supplémentaires - il fallait engager un autre type d'approche ».


Le syndicat a misé sur une réutilisation des eaux usées épurées dans le cadre d'un programme expérimental nommé Jourdain. L'idée est d'utiliser l'eau usée traitée normalement rejetée dans l'océan, pour permettre un soutien à une ressource naturelle superficielle, ensuite utilisée pour la production d'eau potable.

Pour cela, une partie du flux d'eau issu de la station d'épuration des Sables d'Olonne bénéficiera d'un traitement complémentaire grâce la station d'affinage. « L'unité de traitement doit permettre d'atteindre une qualité compatible avec l'ensemble des usages », complète Jacky Dallet.  Cette eau sera ensuite acheminée grâce à une canalisation de 25 km au sein d'une zone végétalisée avant de regagner grâce à la rivière, la retenue du Jaunay. « La zone végétalisée est destinée à être un maillon de sécurité supplémentaire : elle permet de stocker le volume complet présent dans la canalisation, si nous détectons des dysfonctionnements et empêcher le rejet à la rivière, souligne Jérôme Bortoli, directeur général de Vendée Eau. Après le transit dans la canalisation, elle permet également une réoxygénation de l'eau ». L'eau usée traitée se dilue ensuite dans la retenue de près 3,8 millions de m3.

L'usine de production d'eau potable située à proximité pompe dans ce lac pour alimenter la Communauté de communes du Pays de Saint-Gilles, quelques communes de la Communauté de communes du Pays des Achards et une partie de la ville des Sables d'Olonne.

Cinq étapes de traitement complémentaires

L'unité d'affinage du projet se compose de cinq étapes de traitement : deux de filtrations membranaires, la première d'ultrafiltration pour abattre la pollution microbiologique notamment et la seconde d'osmose inverse basse-pression (notamment pour régler des questions de salinité de l'eau en sortie de station d'épuration).

Deux autres étapes complètent la désinfection par des irradiations UV et une chloration. Cette dernière permet de maintenir la qualité d'eau dans les ouvrages de stockage et de transport d'eau en aval de l'usine d'affinage. Une dernière étape passe par une reminéralisation de l'eau et l'ajustement du pH pour son retour au milieu naturel.

Les travaux de construction de cette unité devraient débuter à la fin de l'année et durer jusqu'au début de l'année 2023. Ensuite, pendant douze mois, les performances de traitement seront suivies et évaluées : les 150 m3/heure produits ne seront pas réutilisés mais rejetés dans l'océan.

L'expérimentation portera également sur l'éventuelle valorisation des résidus du traitement de l'unité d'affinage. « Les résidus retourneront pour une partie vers la station d'épuration et pour une autre, les résidus seront orientés vers le rejet en mer, explique Florent Besseau directeur du territoire Vendée, de Veolia activité Eau. Durant cette année de tests, un pilote devrait nous permettre d'imaginer d'autres alternatives. Mais il est encore trop tôt aujourd'hui pour en parler ».

En parallèle, la construction de la canalisation de transfert et la zone de transition végétalisée sera initiée. Au final, la réinjection des eaux dans la retenue du Jaunay commencera début 2024. S'ouvrira alors une période de projet de recherche à la fois sur des aspects environnementaux, sanitaires et sociaux jusqu'en 2027.

Un budget de de 19,5M€

Le budget du programme Jourdain s'élève à 19,5M€. La plus grande part, 12 M€ permettra la construction des infrastructures dont 5,2 M€ pour l'unité d'affinage. Le reste sera destiné aux analyses et programmes de recherche : 3 M€ pour les études complémentaires et les analyses de l'état initial et 4,5 M€ pour le suivi et les programmes de recherche associés.
« Le dossier a fait l'objet de débat en Commission des aides mais finalement celle-ci a validé une subvention pour les études, pointe Martin Gutton, directeur général de l'Agence de l'eau Loire Bretagne. Cette année, l'Agence a apporté un complément qui porte à quatre millions la subvention totale ». Le projet bénéficie également du soutien du département et de la région.
« Après la mise en route, nous suivrons un programme d'analyses poussées tout le long de la chaîne de production : nous ciblerons plus de 800 molécules et nous lancerons également des bioessais, en partenariat avec des programmes de recherche, explique Jérôme Bortoli, directeur général de Vendée Eau. Nous avons réalisé une photo de l'état initial du milieu récepteur, quelles que soient les conditions de débit dans le cours d'eau ou la période dans l'année. Nous le superposerons avec l'état final et décrirons ainsi les impacts ».

Les partenaires du projet espèrent que les connaissances acquises contriburont à l'évolution de la réglementation et permettront au projet d'entrer dans sa seconde phase. Les installations pourraient alors être étendues pour atteindre une capacité de 600 m3/heure et une ressource d'eau complémentaire d'environ 1,5 millions de m3 sur la période de mai à octobre.

D'un point de vue économique, le choix de cette option ne devrait pas faire évoluer le prix de l'eau. « Dans les cas de réutilisation de l'eau usée traitée pour un usage agricole par exemple ou de l'arrosage urbain, si la production d'eau n'est pas inférieure à 20 cts d'euros, trouver des débouchés sera difficile, note Jérôme Bortoli. En revanche, pour la production d'eau potable – qui représente 20 % du prix de l'eau -, cette solution est comparable à d'autres ressources, d'un accès moins immédiat que des captages d'eau souterraine ». L'expérimentation pourrait également ajuster les traitements nécessaires et donc le coût associé.

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