La popularité des animaux charismatiques biaise notre perception, explique une étude du CNRS publiée ce jeudi 12 avril 2018 dans la revue Plos Biology (1) . Du fait de leur popularité, nous avons tendance à croire les lions, tigres ou éléphants plus répandus qu'ils ne le sont réellement dans la nature. "A force de voir continuellement des représentations virtuelles de ces espèces, dans les films, les livres et jouets pour enfants, les publicités de toutes sortes, les gens ont l'impression que ces animaux sont en grand nombre", résument les chercheurs du CNRS qui expliquent qu'un Français voit en un mois plus de représentations de lions (photos, dessins, logos, marques) qu'il n'en reste en Afrique de l'Ouest. Cette surreprésentation des espèces emblématiques "fausse la perspective du public sur leur risque d'extinction".
Les entreprises devraient contribuer à la sauvegarde des espèces charismatiques
"Comme [les espèces les plus charismatiques] plaisent au public, elles sont beaucoup plus souvent mises en avant, expliquent les chercheurs, en conséquence, une opinion courante est que leur protection est privilégiée au détriment des espèces plus « ordinaires »". En réalité, ces espèces emblématiques sont "très menacées d'extinction, avec des déclins qui s'accélèrent encore depuis plusieurs années".
En outre, "la science ne connaît que très peu de choses sur ces espèces". Ainsi, le nombre précis de panthères, d'éléphants ou de gorilles sur Terre n'est toujours pas connu, explique le CNRS.
Pour y remédier, les chercheurs proposent que les entreprises utilisant l'image de ces espèces dans un but commercial contribuent aux campagnes d'information destinées à leur sauvegarde. Une partie de leurs bénéfices pourrait y être consacrés, plaident-ils.