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Actu-Environnement

Pas de risques supplémentaires d'incendie pour les véhicules électriques en sous-sol ?

Les risques sur les véhicules électriques testés à échelle réelle dans les parkings souterrains seraient globalement équivalents à ceux des voitures thermiques en matière de toxicité des fumées d'incendie, selon les dernières analyses de l'Ineris.

Risques  |    |  R. Boughriet
   
Pas de risques supplémentaires d'incendie pour les véhicules électriques en sous-sol ?
   

L'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris) avait pointé le 22 juin dernier dans un rapport les risques d'incendie des batteries des véhicules électriques (VE) en sous sol, à la suite de simulations numériques et de notes de calcul préliminaires réalisés en février dernier pour le compte du ministère chargé de l'Ecologie. Ces simulations théoriques (1) concluaient à la présence de fumées (en particulier du fluorure d'hydrogène (HF)) dégagées des batteries lithium-ion incendiées à des concentrations "potentiellement toxiques" sur une surface limitée d'un parking souterrain. La combustion de la batterie générant des gaz toxiques qui, comme pour les véhicules thermiques classiques, s'ajoutent aux gaz de combustion (dioxyde et monoxyde de carbone) et aux autres composés toxiques (cyanure d'hydrogène et chlorure d'hydrogène, dioxyde de soufre), liés à la présence de plastiques parmi les composants et qui sont usuellement produits par tout véhicule qui brûle.

Evacuation nécessaire dans un délai de 10 minutes

L'organisme a depuis affiné ces résultats et a réalisé durant l'automne dernier des premiers essais d'incendies à échelle réelle comparant véhicule thermique et véhicule électrique (VE), afin d'évaluer si les VE présentaient bien un risque supplémentaire en parking souterrain. L'Ineris a ainsi conduit ces essais sur deux véhicules dotés de la technologie lithium-ion, pour le compte de constructeurs automobiles. Le protocole d'essais prévoyait un démarrage d'incendie dans l'habitacle, précise l'institut public.

Résultats : ces essais réels ''confirment deux conclusions tirées des modélisations'', a indiqué l'institut dans une note (2) rendue publique le 23 décembre dernier. Pour le véhicule thermique comme pour le véhicule électrique, la variable critique est la visibilité qui chute rapidement rendant l'évacuation délicate. Dans les deux cas, ''l'évacuation nécessite donc d'être effectuée dans un délai de 10 mn'', seuil d'atteinte ''d'effets irréversibles'' sur la santé, prévient l'organisme. Autre constat : si la batterie émet des émissions de fluorure d'hydrogène (HF) et de chlorure d'hydrogène (HCL), ''elle n'est pas la seule source d'émissions'', a souligné l'Ineris.

Des résultats sur un faible nombre de VE toutefois non "extrapolables"

Ces essais laissent aussi entrevoir que, sur cette typologie de véhicules électriques, "la cinétique est moins rapide que celle anticipée dans les modélisations préliminaires, sans doute en raison de l'intégration dans le véhicule", ajoute l'institut. Ainsi, dans le cas d'un incendie initié par une source extérieure, la batterie d'un tel véhicule électrique ne serait impliquée qu'au-delà de 15 à 20 minutes.  Cela ''n'aggraverait donc pas les effets constatés durant les 10 premières minutes, délai généralement retenu pour l'intervention des services de secours'', conclut l'Ineris.

Toutefois, avertit-il, la cinétique d'incendie constatée lors de ces essais n'est pas "extrapolable" à un scénario d'incendie initié par la batterie du véhicule électrique.  L'Institut n'ayant pas réalisé de tels essais, l'analyse "reste pour l'heure celle contenue dans les simulations". Par ailleurs, les résultats des essais menés en vraie grandeur ne concernent que deux véhicules, de technologie lithium-ion. Ces résultats ne sont par conséquent ''pas extrapolables à d'autres technologies et architectures de véhicules électriques'', estime l'Ineris.

Des stations Autolib' en sous-sol déjà en place

Ces tests comparatifs entre véhicules thermiques et véhicules électriques montrent ''que les risques sur les véhicules testés sont globalement équivalents en matière de toxicité des fumées d'incendie et qu'il n'est donc pas nécessaire de prendre des précautions spécifiques contre ce risque toxique pour les véhicules électriques'', conclut de son côté le ministère de l'Ecologie alors que le plan gouvernemental prévoit la mise en circulation de deux millions de ces véhicules d'ici 2020. Et que les premières voitures françaises 100% électriques sont déjà sur le marché et mises en service notamment à travers le dispositif Autolib' de Bolloré lancé à Paris début décembre dernier.

Sans attendre les dernières conclusions de l'Ineris et en dépit de ses avertissements, le Conseil de Paris avait déjà donné son feu vert le 13 décembre 2011 pour la construction de places de parking souterrain. Il existe d'ailleurs déjà deux stations Autolib'en sous-sol, à Levallois (Hauts-de-Seine) et à Saint-Maurice (Val-de-Marne) sur les 200 stations prévues dans des parkings municipaux souterrains….

Ces essais ont par ailleurs ''mis en évidence la nécessité d'adapter les techniques d'intervention des sapeurs-pompiers en vue de maîtriser les feux de véhicule électrique dans des délais comparables à ceux des véhicules thermiques classiques tout en limitant la propagation aux véhicules voisins'', a ajouté le ministère de l'Ecologie dans un communiqué ce mercredi 4 janvier 2012.

Les mesures de sécurité prévues par le ministère

"Au vu de cette nécessité d'adaptation et eu égard aux contraintes d'intervention dans les parcs de stationnement couverts recevant du public", le ministère prévoit, ''selon le principe de précaution'' de limiter l'implantation des stations de charge (pouvant regrouper jusqu'à dix véhicules) aux niveaux des parkings les plus faciles d'accès, afin de faciliter l'intervention des services de secours. Il prévoit aussi de délimiter ces stations par des parois pare-flammes afin "de favoriser la mise en œuvre des mesures adaptées d'intervention sur le sinistre en concentrant les moyens sur cette zone protégée".

En dehors des zones des stations de charge, le ministère entend ''s'assurer que les postes de charge individuels sont judicieusement répartis et isolés. En revanche, le simple stationnement de ces véhicules peut être banalisé au sein des parkings souterrains sans créer de zones dédiées particulières. Des assouplissements seront étudiés en fonction des moyens de prévention qui équiperont les parkings", ajoute-t-il.

Une concertation sera menée ''dans les semaines à venir'', notamment avec les constructeurs et les gestionnaires de parking. L'objectif étant de disposer en février 2012 d'un cahier des charges réglementaire précisant les conditions d'implantation de postes individuels ou de stations d'infrastructures de charge de véhicules électriques dans les parcs de stationnement couverts. ''Ce cahier des charges permettra aux préfets d'instruire rapidement leur implantation dans les parkings souterrains'', a précisé le ministère.

1. Consulter la synthèse des simulations
http://www.ineris.fr/centredoc/resume-rapport-modelisation-1324651405.pdf
2. Télécharger la note de l'Ineris sur les essais réels
http://www.ineris.fr/ressources/recherche/iddoc=1981

Réactions3 réactions à cet article

En voilà un test qu'il est intéressant.
Quand l'incendie démarre dans l'habitacle d'une voiture électrique ou dans celui d'une voiture thermique : les résultats sont les mêmes...
Les sièges, la planche de bord, les plastiques, les moquettes, les tissus... Tout brûle de la même façon.
Incroyable non...
Et que se passe-t-il quand les batteries prennent feu au bout de 15mn...?
On s'en fout, il faut partir avant.
... Et que se passe-t-il si ce sont les batteries qui prennent feu en premier, hum...?
Euh... en fait, l'essai n'a pas été fait.
D'accord d'accord...

ganlan | 06 janvier 2012 à 05h29 Signaler un contenu inapproprié

Pourquoi ne parle t-on jamais des gaz toxiques émis par les batteries lors de la recharge rapide et de leur sollicitation au max (cyanures, fluorures et chlorures de'hydrogène. Mieux vaut laisser sa voiture à l'extérieur pour la recharge et prions pour que le bac à batterie soit étanche vis à vis de l'habitacle !

Dom | 20 juin 2013 à 19h12 Signaler un contenu inapproprié

Pourquoi ne parle t-on jamais des gaz toxiques émis par les moteurs électriques lors des fortes sollicitations (composés via l'ozone, NOx ...)

Dom | 20 juin 2013 à 19h52 Signaler un contenu inapproprié

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