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Risques naturels : le plan pour s'adapter aux changements climatiques dans les territoires

Le plan national d'adaptation au changement climatique a identifié les principaux risques naturels auxquels sont et seront soumis les territoires français. Il prévoit les actions à mettre en place pour en limiter les impacts.

Gouvernance  |    |  S. Fabrégat
Actu-Environnement le Mensuel N°391
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°391
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Submersions, inondations, canicules, sécheresse, feux de forêts, cyclones… La hausse des températures va accentuer les phénomènes climatiques. Certains de ces impacts sont déjà visibles aujourd'hui. Le deuxième plan national d'adaptation au changement climatique (1) (Pnacc2) a modélisé ces risques par territoire à 2050, afin de mettre en place les actions de prévention adéquates. L'objectif : "réduire les impacts des catastrophes naturelles sur la sécurité et la santé, sur les biens économiques, physiques, sociaux, culturels et environnementaux des personnes, des entreprises et des collectivités". Il s'agit en particulier de limiter les impacts sur les infrastructures et les services essentiels à la population, pour éviter que ne s'ajoutent aux phénomènes naturels des risques organisationnels.

Continuer à assurer les services de base

Les conséquences des phénomènes climatiques peuvent être accentuées par les pratiques d'aménagement. Trop de béton limite l'évacuation des eaux lors des crues ou augmente la chaleur lors des périodes de canicules. "L'objectif principal est d'adapter les pratiques d'aménagement dans une perspective de long terme dans le respect du fonctionnement des écosystèmes et des continuités écologiques afin d'orienter la transformation des territoires au regard des évolutions en cours et à venir", note le Pnacc. Celui-ci rappelle l'objectif "zéro artificialisation nette" fixé dans le Plan biodiversité, afin de limiter la consommation d'espaces naturels, agricoles et forestiers. Les pouvoirs publics fixent aussi l'ambition de "désimperméabiliser à terme", pour faciliter l'infiltration des précipitations. La restauration écologique sera utilisée pour accroitre la résilience des milieux et des espaces, en limitant l'érosion des sols, le ruissellement…

Pour assurer une cohérence, le ministère de la Transition écologique et solidaire "veillera à ce que tous ses appels à projets actuels et futurs, pour lesquels cela a un sens, aient une composante adaptation au changement climatique afin d'enclencher une dynamique de projet de territoires pilotes pour l'expérimentation d'actions d'adaptation". Il ciblera particulièrement les projets d'adaptation des réseaux et infrastructures essentiels qui permettent d'assurer les services de base à la population : transports, énergie, télécommunication, réseaux d'eau potable, collecte des eaux usées et pluviales… Les projets de lutte contre les îlots de chaleur urbains (2) , la végétalisation des espaces urbains, la mise en place de techniques alternatives d'assainissement, l'intégration de la trame verte et bleue, l'évolution des systèmes, des pratiques et des filières agricoles et agroalimentaires seront également encouragés.

Des territoires s'adaptent déjà

Certains territoires ont déjà commencé. Dans l'Hérault par exemple, le déplacement de la voie ferrée entre Montpellier et Sète est lié au risque de submersion. Cette première pourrait se démultiplier : près de 2.000 km de voies ferrées pourraient, d'ici la fin du siècle, être submergés avec une hausse du niveau de la mer d'un mètre, indique le Pnacc.

En Seine-Saint-Denis, le département mise sur des espaces urbains multifonctionnels et sur la gestion de l'eau à ciel ouvert (parcs, accompagnements de voirie, places, mails piétons), pour maîtriser le risque inondation. Mais parfois, cela ne suffit pas. Dans le Gard, près de 1.000 personnes ont du tout simplement être relocalisées à la suite des crues de 2002…

Dans les Outre-mer, en septembre 2017, l'ouragan Irma a laissé entrevoir ce que pourrait être l'avenir. Avec des vents jusqu'à 290 km/h, il est l'ouragan le plus puissant enregistré dans l'océan Atlantique. Le système d'alerte et d'information des populations (SAIP) va être étendu d'ici 2022, avec un premier dispositif de quinze sirènes déployé dès 2019 aux Antilles.

50% des forêts à risque en 2050

L'immense incendie qui a ravagé la Californie cet automne (14.000 habitations détruites, 85 personnes tuées et la ville de Paradise rasée), a tristement rappelé que ce risque s'amplifiait avec le changement climatique. Selon le Pnacc, 50 % des forêts de France métropolitaine seront soumises à un risque élevé d'ici 2050. "L'Etat et les établissements publics tels que l'Office national des forêts (ONF) veilleront, en mobilisant l'ensemble des acteurs de la forêt, notamment les collectivités territoriales compétentes, à ce que la gestion forestière soit adaptée progressivement à l'accroissement prévisible des risques d'incendies en termes de fréquence d'occurrences et de surfaces concernées", indique le plan.

Des stratégies régionales et territoriales de prévention du risque d'incendie de forêt sont en cours d'élaboration, pour intégrer ce risque dans l'aménagement du territoire. Les zones sensibles à l'augmentation de l'aléa incendie de forêt seront identifiées, "grâce à la modélisation des relations feu-climat, incluant une réflexion sur les interfaces « habitat-forêt » et la déprise agricole". Des plans de protection et de prévention seront déclinés à la bonne échelle. Des essences plus résilientes aux feux seront recherchées, ainsi que des modes de gestion paysagère limitant la propagation du feu. Enfin, le plan prévoit "l'augmentation des moyens de surveillance et de secours et des moyens de protection des sapeurs-pompiers dans les zones actuellement concernées, l'accroissement des zones d'intervention potentielles vers le nord et le renforcement de la mutualisation des moyens de surveillance et de secours au niveau européen".

47.000 étudiants en santé mobilisés dans un service sanitaire

Autre enjeu moins visible : les risques sanitaires. Aujourd'hui, quarante cinq départements sont déjà touchés par le moustique tigre, vecteur de maladies. "En 2015, en France métropolitaine, 135 cas de dengue et 29 cas de chikungunya ont été déclarés. La plupart étaient importés mais six cas autochtones de dengue ont été détectés à Nîmes. Cet épisode de transmission autochtone fait suite à un foyer de 11 cas de chikungunya autochtones à Montpellier en 2014", indique le ministère de la Santé. Si ce risque est émergent, un autre est bien actuel : en 2017, 474 décès et 8.000 passages aux urgences sont directement liés aux quatre vagues de chaleur enregistrées…

Le Pnacc vise donc à accroître la surveillance des risques sanitaires liés au changement climatique, qu'ils aient déjà été identifiés ou qu'ils soient émergents. Des indicateurs seront mis en place et les moyens d'alerte épidémiologiques et sanitaires seront renforcés. "Le service sanitaire des étudiants en santé, qui a débuté à la rentrée 2018, pourra contribuer à la diffusion et à la mise en œuvre des messages de prévention auprès de différents publics (public scolaire, structure d'accueil de personnes âgées, services sociaux, ...)". 47.000 étudiants en santé pourraient être mobilisés.

1. Télécharger le Pnacc2
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-32592-pnacc2.pdf
2. Consulter le dossier d'Actu Environnement consacré aux îlots de chaleur urbains
https://www.actu-environnement.com/ae/dossiers/ilots-chaleur/ville.php

Réactions2 réactions à cet article

Merci pour l'article. L'illustration des risques émergents en France est assez instructive (voire inquiétante) ! Il faut vraiment revoir la conception des grandes villes. Protéger les forêts et s'éloigner des fleuves et du littoral !!

La Fée des Ronds | 19 décembre 2018 à 12h23 Signaler un contenu inapproprié

Il y a quand même des maires qui se contrefichent de ces directives! Exemple: à l'Haÿ-les-Roses , le maire s'est transformé en promoteur immobilier et veut à tout prix bétonner tous les espaces verts, dont celui du square Allende en bordure de Roseraie, dont le sous-sol riche en sources déverse déjà des eaux de ruissellement dans les jardins en contrebas.Eaux qui se rajoutent à celles des pluies lors des orages de plus en plus violents, qui conduisent à des inondations récurrentes pour les habitations en bordure de Bièvre. Il faut obliger (par la loi) ces fous à intégrer ces stratégies de protection, et non pas se contenter d'attendre qu'ils veuillent bien appliquer des directives non contraignantes, il y a urgence.

gaia94 | 04 janvier 2019 à 00h13 Signaler un contenu inapproprié

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