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Le Royaume-Uni a publié son livre blanc sur l'énergie

Afin de présenter sa politique énergétique en détail, le gouvernement britannique a publié son Livre blanc de l'énergie où il précise vouloir réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 26% d'ici 2020 et de 60% d'ici 2050.

Energie  |    |  F. Roussel
Confronté à des modèles de prévisions annonçant l'épuisement rapide des ressources énergétiques britanniques et l'augmentation de la demande en énergie, le Royaume-Uni a présenté en juin 2006 une nouvelle politique énergétique détaillée dans l'Energy Review 2006. Le gouvernement a ainsi expliqué ses principaux axes de travail : lutter contre le changement climatique, sécuriser son approvisionnement en énergie et assurer un accès à l'énergie efficace et à faible coût pour la population britannique. Cette politique énergétique a récemment été détaillée dans un livre Blanc sur l'énergie publié fin mai dans lequel le gouvernement britannique rappelle qu'il prévoit de réduire ses émissions de CO2 de 26% voire de 32% d'ici 2020 et de 60% d'ici 2050. Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement mise d'une part sur les économies d'énergies, ce qui pourrait se traduire par exemple par la création d'un système d'échange de quotas de CO2 national pour les installations non prises en compte dans le système européen équivalent (ETS), la généralisation des compteurs d'énergie dans les entreprises et les foyers, le renforcement des certificats d'économie d'énergie ou encore la suppression des ampoules à faible efficacité d'ici 2011. Son action portera également sur la promotion des bâtiments à faible taux d'émissions. Le Royaume-Uni prévoit par exemple de modifier les règles de construction pour que d'ici 2016 tous les nouveaux bâtiments construits en Angleterre soient neutres en carbone.

Le développement de la production d'énergie d'origine renouvelable est également au cœur de la politique britannique. Il sera encouragé par l'amélioration du processus d'autorisation des projets d'énergies renouvelables et la révision des modalités de raccord au réseau de distribution. Pour encourager les investissements dans les technologies émergentes comme les énergies marines ou la géothermie, le gouvernement britannique prévoit de réformer le principe des Renewables Obligations (ROs). Créés en 2002, les ROs obligent les fournisseurs d'électricité à montrer qu'une proportion de leur électricité provient de sources renouvelables. Pour la période 2006-2007 par exemple, chaque fournisseur devait proposer 6,7% d'électricité d'origine renouvelable qui était validé par l'équivalent en ROs. Mais alors qu'avant pour chaque MWh d'énergie renouvelable produit, le producteur recevait 1 ROs, il ne recevra plus que 0,25 ROs s'il s'agit d'énergie produite à partir de biogaz mais 1,5 ROs s'il s'agit de l'éolien offshore.
Par ailleurs, résultant de l'aspiration des individus à participer directement à la lutte contre le changement climatique et à acquérir une indépendance énergétique, la microgénération est en plein essor depuis quelques années en Europe et au Royaume-Uni. Le gouvernement britannique compte bien s'appuyer sur cette tendance pour réduire ses émissions de CO2. Par conséquent le livre blanc propose une série de mesures visant à lever les obstacles à la généralisation de ce mode de production. Pour l'instant, l'énergie décentralisée représente moins de 10% de l'énergie totale consommée mais le gouvernement envisage de faire évoluer son Low Carbon Building Programme. Lancé en 2006, ce programme permet le financement de projets de microgénération et d'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments pour les particuliers et les entreprises grâce à un investissement gouvernemental de 75 millions d'euros sur trois ans.

Au-delà de ces mesures destinées à maîtriser la demande en électricité et à développer les énergies renouvelables, le livre blanc britannique propose une stratégie reposant également sur l'optimisation de l'utilisation des réserves restantes sur le sol national mais aussi sur l'adoption de technologies nouvelles permettant de continuer à recourir aux énergies fossiles tout en réduisant les impacts environnementaux. L'Angleterre mise donc beaucoup sur la capture et le stockage du CO2 (CCS), la co-incinération de charbon et de biomasse et l'amélioration des rendements énergiques des centrales à charbon. Le pays a par exemple lancé une compétition nationale pour la mise en place de la première installation de CCS à l'échelle commerciale. Ainsi le charbon qui représente actuellement une capacité de production de 28 GW au Royaume-Uni pourrait continuer à occuper une place importante dans le bouquet énergétique britannique. Ce sera également le cas pour le nucléaire. D'ici 2023, toutes les centrales nucléaires britanniques actuelles, sauf une, auront été démantelées mais l'hypothèse d'un remplacement de la capacité de production est revenue à l'ordre du jour. Une consultation sur ce thème a donc été lancée dans le pays et devrait permettre de valider les intentions gouvernementales dès fin 2007.

La publication de ce livre blanc a suscité des réactions très différentes au sein de la communauté scientifique, de la part des associations de défense de l'environnement, des entreprises du secteur de l'énergie ou au sein du gouvernement. Un groupe d'experts de l'université d'oxford a dénoncé l'échec que représente selon lui ce livre blanc à la fois dans la lutte contre le réchauffement climatique et dans l'aide au pays en difficulté dans l'adaptation aux effets du changement climatique. La réaction des Amis de la terre a été encore plus virulente puisque ces membres considèrent que ce livre blanc n'est en fait qu'une occasion ratée de faire du Royaume-Uni un leader dans la lutte contre le changement climatique sur la scène internationale. À l'inverse, les énergéticiens semblent plutôt satisfaits des objectifs et de la méthode consultative employée même si les producteurs d'énergie renouvelable constatent que le gouvernement n'a pas clairement augmenté à 20% l'objectif de production d'énergie renouvelable d'ici 2020.

Avec ce nouveau livre blanc sur l'énergie, le Royaume-Uni compte réduire de 33 millions de tonnes d'ici 2010 ses émissions de CO2 ce qui peut paraître loin des objectifs prévus par le projet de loi sur le changement climatique qui correspondrait à une réduction de 110-120 millions de tonnes d'ici 2020.

Réactions1 réaction à cet article

infos sur le chauffage des maisons au Royaume-uni

bonjour,

je suis actuellement en Ecosse pour faire mes etudes, notre professeur d'energy studies nous demande de faire un essai sur le chauffage des maisons au Royaume-uni et les nouvelles mesures qui pourraient etre prises pour faire respecter les objectifs du gouvernement a ce sujet.
Auriez vous des informations qui nous seraient utiles?

Merci d'avance

Christelle Huort

Christelle Huort | 25 janvier 2010 à 12h26 Signaler un contenu inapproprié

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