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Actu-Environnement

RTE estime que l'approvisionnement de la France en électricité est assuré pour l'instant jusqu'en 2012

Selon le bilan d'RTE, l'approvisionnement en électricité est assuré jusqu'en 2012 vu les nombreux projets d'installation de production prévus. Au-delà le développement des énergies renouvelables et de la combustion à cycle combiné sera nécessaire.

Energie  |    |  F. Roussel
Conformément aux missions qui lui sont confiées par la loi du 10 février 2000, Réseau de Transport d'Electricité (RTE) a publié son bilan prévisionnel pluriannuel de l'équilibre entre l'offre et la demande d'électricité en France. Établi tous les deux ans, ce document identifie notamment les risques de déséquilibre entre consommation d'électricité et capacité de production pour les 15 prochaines années. Il permet ainsi d'identifier les besoins en puissance et constitue de ce fait l'un des éléments de base à l'établissement de la programmation pluriannuelle des investissements (PPI) de production d'électricité.

Dans ce nouveau rapport, RTE estime que le contexte a évolué. Le renforcement des actions en faveur de l'amélioration de l'efficacité énergétique à travers les nouvelles dispositions législatives françaises et le troisième « paquet énergie » européen est une évolution majeure aux yeux de RTE puisque qu'ils fixent des objectifs concrets qui impactent directement le secteur de l'électricité. Une seconde évolution concerne le recul de la consommation d'électricité dans la grande industrie, en baisse de 3,5% en 2005 et de 0,8% en 2006. Ce contexte a pour effet d'accentuer la tendance à une inflexion de la consommation d'électricité dont le taux de croissance varie aujourd'hui entre 1 et 2% par an.
Ainsi, RTE estime que la consommation d'électricité va augmenter de 1,3% par an jusqu'en 2010 et de 1% la décennie suivante. À l'horizon 2020, la France devrait consommer 534 TWh d'énergie contre un peu plus de 450 TWh aujourd'hui.
Mais ce scénario de référence pourrait évoluer à la hausse (552 TWh) dans le cas où les usages seraient favorisés ou à la baisse (506 TWh) grâce à une politique renforcée de Maîtrise de la Demande en Electricité (MDE) axée sur les usages chauffage, éclairage, électroménager, veille. En effet, RTE souligne dans son rapport que les usages spécifiques de l'électricité sont à la hausse et entraînent des pics de consommation du fait de leur utilisation sur certaines plages horaires de la journée. RTE met en évidence le développement du chauffage électrique d'appoint qui connaît un nouvel essor dans le contexte actuel de prix des énergies élevés et suggère d'observer avec attention l'impact du développement des pompes à chaleur. En 2010, RTE estime que la pointe de consommation s'élèvera à 95 GW plus ou moins 2 GW selon le scénario.

Côté offre de production, au 1er janvier 2007, la capacité de production totale d'électricité de la France s'élevait à 115,5 GW dont 63,3 GW de nucléaire, 25,4 GW de thermique classique, 25,3 GW d'hydraulique et 1,4 GW d'éolien. RTE remarque que les deux dernières années ont été marquées par l'apparition d'un grand nombre de projets de nouveaux moyens de production. En témoignent les nombreuses demandes de raccordement au réseau reçues par le gestionnaire qui portent sur un volume de plus de 13.000 MW. La majorité de ces projets concernent des centrales gaz à cycles combinés auxquelles s'ajoute le prochain EPR, des turbines à combustion, des groupes fioul mais également des parcs éoliens. RTE confirme d'ailleurs que la filière a véritablement commencé à prendre son essor. Le gestionnaire du réseau reconnaît d'ailleurs que malgré l'intermittence du vent, les éoliennes ont réduit les besoins en équipements thermiques nécessaires pour assurer la sécurité d'approvisionnement. On peut parler de puissance substituée par les éoliennes. Selon le Syndicat des Energies Renouvelables (SER), très satisfait de cette reconnaissance, un parc éolien d'une puissance de 18.000 MW en 2015 pourra remplacer environ 4.500 MW thermiques soit l'équivalent de plus de 7 centrales thermiques, évitant ainsi les émissions de CO2 associées.

Le gestionnaire du réseau rappelle toutefois que si l'accord de raccordement est nécessaire à un projet, il ne garantit pas que le projet soient mené à terme. RTE estime à ce sujet que la filière éolienne ne pourra peut-être pas atteindre, à la date prévue, les objectifs de développement fixés par l'arrêté du 7 juillet 2006 relatif à la programmation pluriannuelle des investissements (PPI) à savoir 13.500 MW de nouvelles éoliennes installées d'ici 2010 et 17.000 MW d'ici 2015. Selon RTE, le dynamisme de la filière en Europe et dans le monde engendre des tensions sur l'offre des machines qui se traduisent pas une augmentation des prix et des allongements de délais de livraison. Ainsi, dans son bilan RTE se veut prudent et mise sur 5.000 MW installés d'ici 2010 et 7.000 MW d'ici 2012.

Ces nouveaux projets vont ainsi compléter les installations thermiques actuelles mais également compenser la fermeture de certaines, trop polluantes. En effet, RTE rappelle que des centrales thermiques classiques existantes vont être ralenties dans le cadre de l'application de la directive portant sur la réduction des émissions de polluants atmosphériques par les grandes installations de combustion (GIC). Une quinzaine de groupes fonctionnant principalement au charbon et représentant une puissance de 4.400 MW verront ainsi leur fonctionnement réduit à compter du 1er janvier 2008 et devront arrêter au plus tard le 31 décembre 2015.

Malgré tout, en comparant la demande prévue dans le scénario de référence avec l'offre de puissance actuelle complétée par les projets en cours, RTE estime que les besoins en électricité de la France seront assurés de manière satisfaisante jusqu'en 2012. En revanche, pour répondre à la demande prévue en 2020 il faudrait 10.500 MW d'installations supplémentaires. RTE propose que cette puissance supplémentaire soit apportée par le développement de l'éolien à hauteur de ce que préconise la PPI (17.000 MW) et des autres filières d'énergie renouvelables ainsi que par des installations de combustion à cycle combiné (4.000 MW).

Par ailleurs, RTE n'oublie pas de rappeler que l'accueil de ces nouveaux moyens de production, quelle que soit la filière énergétique retenue, nécessite un développement majeur du réseau de transport d'électricité sur le territoire métropolitain et une prise de conscience collective des enjeux de sécurité d'approvisionnement qui s'y attachent.

Réactions1 réaction à cet article

10500MW de négawatt?

et si au lieu de construire de nouvelles centrales, on investissait dans les programmes de réduction de la consommation.

Le cout au kW/h de ces programmes est très avantageux...

Greenbear | 22 août 2007 à 14h31 Signaler un contenu inapproprié

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