Le PDG de Total s'impatiente et le fait savoir. Lors du Forum économique de Davos le 22 janvier, Christophe de Margerie a exprimé son inquiétude quant à la lenteur des délibérations américaines sur l'extension de l'oléoduc Keystone. "C'est plus compliqué que ce que nous pensions", a déclaré le PDG. "Si les coûts de production s'élèvent au-dessus du prix de vente, les choses s'arrêteront". Ce projet, engagé en partenariat avec le canadien Suncor, vise à augmenter la capacité de transport des pétroles issus des sables bitumineux de l'Alberta (Canada) vers les raffineries du Texas et de Louisiane. Son retard pourrait rapidement transformer l'opportunité de développement en gouffre financier pour Total. Sans compter que le risque d'atteinte à sa réputation, en raison de l'impact écologique et politique, est réel.
Hasard ou non du calendrier : le lendemain de son intervention, la puissante organisation écologique américaine NRDC a publié un rapport sur les dangers pour l'Europe d'importer du pétrole extrait de sables bitumineux.