Les concentrations en légionelles dans les réseaux d'eau des établissements recevant du public (ERP) doivent être inférieures à 1.000 ufc (unités formant colonie) par litre au niveau de tous les points d'usage à risque. Dans les établissements de santé, les quantités de légionelles dans l'eau doivent être inférieures au seuil de détection. Lorsque ces seuils ne sont pas respectés, le responsable des installations doit prendre ''sans délai'' les mesures correctives nécessaires au rétablissement de la qualité de l'eau et à la protection des usagers. Les prélèvements d'eau et analyses de légionelles doivent être réalisés par un laboratoire accrédité. Les frais qui en découlent sont à la charge du responsable des installations. '' L'amélioration de la surveillance est une étape clé dans la lutte contre la légionellose, mais elle ne doit pas faire oublier les mesures concrètes qui permettent de limiter la prolifération bactérienne. La conception des réseaux, les matériaux utilisés et l'application de chocs thermiques réguliers sont les clés de la lutte et de la prévention contre les légionelles '' explique Olivier Tissot, directeur du Centre d'Information du Cuivre.
Pour les hôtels et résidences de tourisme, les campings, les autres établissements sociaux et médico-sociaux et les établissements pénitentiaires, ces nouvelles dispositions s'appliqueront à compter du 1er janvier 2011. Pour les autres établissements recevant du public, elles s'appliqueront à compter du 1er janvier 2012.
Les légionelles sont des bactéries présentes dans le milieu naturel (eau douce, terre) qui peuvent proliférer dans des circuits hydrauliques lorsque les conditions de leur développement sont réunies, en particulier à une température comprise entre 25 et 45°C. La contamination humaine se fait par voie respiratoire, lors de l'inhalation d'aérosols d'eau contaminée (taille < 5 µm) par des légionelles. Les bactéries inhalées prolifèrent ensuite à l'intérieur des poumons. Cette prolifération est la cause des maladies appelées « légionelloses » ou maladie du légionnaire, maladie à déclaration obligatoire depuis 1987 et mortelle dans environ 15% des cas. Rappelons qu'il n'y a pas de risque de contamination ni de maladie en buvant de l'eau contenant des légionelles.
Les principales sources de légionelles sont essentiellement les réseaux d'eau chaude sanitaire (douches, bains à remous, fontaines décoratives...) et les systèmes de refroidissement par voie humide (tours aéroréfrigérantes), à ne pas confondre avec les installations de climatisation individuelles qui sont « à voie sèche » et ne comportent donc pas de risque de développement de légionelles. Ces tours sont utilisées pour certains procédés industriels et pour les installations de climatisation centralisées. On les trouve dans l'industrie, et dans des secteurs comme les établissements hospitaliers et médico-sociaux, les grands ensembles d'habitations ou de bureaux, les centres commerciaux, les piscines ou les patinoires. En 2009, 1.200 cas de légionelloses ont été enregistrés en France, soit une incidence de 2,0/105.
*Arrêté du 1er février 2010 relatif à la surveillance des légionelles dans les installations de production, de stockage et de distribution d'eau chaude sanitaire.