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La maladie de Lyme, en pleine expansion en France !

Selon Santé publique France, nous avons, ces dernières années, une très forte progression des cas de maladie de Lyme : 55 000 nouveaux cas en 2016. Une maladie encore mal diagnostiquée qui peut avoir de graves conséquences sur la santé.

Reportage vidéo  |  Risques  |    |  B. Clarke

Première chose à faire après une balade en pleine nature, que ce soit en forêt ou ailleurs, bien contrôler qu'une tique ne vous a pas mordu. Elles peuvent porter un nombre stupéfiant d'agents pathogènes : « une soixantaine de bactéries, une centaine d'espèces de parasites, au moins cinq cents virus connus, sans compter les nouvelles découvertes à venir », selon l'Anses, qui effectue des travaux de recherche sur les tiques. Des agents pathogènes comme les bactéries du genre Borrelia, qui provoque chez l'homme la borréliose de Lyme ou maladie de Lyme.

Une maladie infectieuse qui sera transmise au bout de 12 à 48 heures après la morsure. Si la tique est retirée dans ce laps de temps, l'infection est moins probable. Problème : compte tenu de sa petite taille, on ne voit pas toujours qu'on a été mordu et une fois rassasiée, la tique quitte son hôte, ni vue ni connue. Voir la vidéo sur la démarche à suivre en cas de morsure.

Démarche à suivre en cas de morsure de tique

Des médecins pas assez formés pour diagnostiquer la maladie

Il y a un symptôme qui ne trompe pas : l'érythème migrant. Il s'agit d'une rougeur importante qui fait penser à une allergie tout autour de la piqûre. Néanmoins, certains patients affirment n'avoir jamais eu ce symptôme, ce qui rend très difficile le diagnostic pour les médecins. Car, ensuite, les autres symptômes sont moins évidents : perte de connaissance, vertige, migraine, nausée, vomissement, douleurs articulaires... Plus la maladie avance, plus les personnes atteintes mais non diagnostiquées, sont fragilisées et de plus en plus atteintes : « j'ai eu une première opération intestinale, puis une opération du dos, puis des douleurs toujours plus fortes au niveau articulaire, au niveau musculaire, des fièvres à répétitions... », témoigne Marc Pitre. Jusqu'au jour où son médecin lui propose de faire des tests pour déceler la maladie de Lyme. « J'étais positif aux deux tests, Élisa et Western Blot », les deux analyses biologiques qui permettent de diagnostiquer la maladie. Mais ces dernières ne sont pas toujours fiables, comme en témoignent de nombreux patients, comme Chloé Romengas : « j'étais négative aux tests, pourtant, j'avais bien tous les signes cliniques. Je suis allée faire les tests en Allemagne et là, c'était positif... »

Selon France Lyme, une association engagée dans la reconnaissance de cette maladie, « la formation des médecins en France ne serait pas à la hauteur. » Des propos confirmés par un petit nombre de médecins sensibilisés à cette maladie : « ceux qui ne sont pas formés sont désarmés face à ces patients en souffrance qui ne se sentent pas reconnus. La plupart des généralistes ont une formation très sommaire au cours de leurs études de médecine », explique Michel Boudet, lui-même médecin généraliste. Il a suivi une formation complémentaire sur la maladie de Lyme donnée par Philippe Raymond qui, en plus d'être médecin, est membre du groupe de travail du Haut conseil de santé publique sur la maladie de Lyme.

Le protocole de soin serait à adapter en fonction des malades

Après un diagnostic clinique ou biologique, le médecin peut prescrire un traitement de deux à trois semaines d'antibiotique. Si pour un certain nombre de patients cette prescription suffit à guérir la maladie, ce n'est pas le cas pour tous. Certains développent une forme chronique de la maladie qui nécessiterait un traitement antibiotique beaucoup plus lourd, sur de longues périodes.

Mais l'ensemble de la communauté scientifique n'est pas du même avis, comme la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF), qui considère qu'au-delà de 28 jours, l'intérêt d'un traitement antibiotique n'est pas démontré.

De ce fait, quelques médecins transgressent le protocole et prennent des risques avec des prescriptions « qui sortent des clous et du coup, nous avons eu des problème avec la sécurité sociale. Personnellement j'ai eu quatre mois de suspension l'an dernier », témoigne le docteur Raphaël Cario. Pourtant, les patients atteints de la maladie de Lyme de façon chronique que nous avons interrogés, semblent tous d'accord pour dire que le traitement antibiotique qu'ils prennent depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, leur a bien permis de reprendre une vie « presque » normale, alors que certains avaient perdu l'usage de leur jambe, de la parole, développaient des co-infections de toutes sortes. D'autres ont même frôlé la mort...

Toutes ces personnes qui, aujourd'hui, sont traitées hors du protocole officiel, ne bénéficient pas de prise en charge, comme en témoigne André Large : « pour le moment les antibiotiques que je prends ne sont pas remboursés parce que le médecin est obligé de marquer hors AMM (tout médicament qui peut faire l'objet d'une prescription non conforme à ce qui est prévu dans son autorisation de mise sur le marché) sur l'ordonnance. J'avais une entreprise, mais avec la maladie, j'ai dû arrêter et maintenant je suis dans une situation délicate. Et je dois payer mes médicaments. »

Association, médecins, patients, tous attendent avec espoir le nouveau protocole national de diagnostic et de soin (PNDS) que la Haute autorité de santé (HAS) est sur le point de publier, une attente qui n'en finit plus...

Réactions14 réactions à cet article

Le bien-fondé de certains traitements prescrits sur de longues durées est critiquable pour la santé de nombreux patients. En outre, les recommandations datant de 2006 ont été revalidées très récemment par toutes les agences sanitaires.

François Christiaens | 11 juin 2018 à 15h19 Signaler un contenu inapproprié

Si les antibios sont efficaces , ils ne suffisent pas ; dans la plupart des cas , l' analyse sanguine révèle des traces de borelia après le traitement ; il existe des protocoles à bas de plantes , qui nous viennent des Pays Bas et qui consistent à la détoxification de l'organisme .
Non remboursés , bien sur , mais surtout à la limite de la légalité .
Mon mari qui souffre de Lyme de puis près d'un an est en train de récupérer grâce à ces soins .
L'huile de cardère en est un composant majeur .
je suis prête à donner l'adresse du fabricant .

almodis | 11 juin 2018 à 16h50 Signaler un contenu inapproprié

@François Christiaens
Quelles instances auraient pu valider (re-valider) son contenu alors qu'un groupe d'expert travaille depuis plus d'un an pour élaborer un nouveau document à jour des dernières publications internationales?

France Lyme | 11 juin 2018 à 22h33 Signaler un contenu inapproprié

Bonjour,
En Belgique, la situation est identique à celle de la France... et, en plus la maladie de Lyme n'est pas reconnue comme "maladie professionnelle". C'est vraiment honteux pour des gens qui, comme moi (je travaille pour le Service Public de Wallonie dans un département Nature) travaillent dans la nature toute la bonne saison et sont constamment en contact avec les tiques. On ne fait rien pour ces travailleurs... même pas les tests de dépistage en cas de doute !

ETPFR | 12 juin 2018 à 08h55 Signaler un contenu inapproprié

@France Lyme
Le CDC, l’agence américaine pour le contrôle et la prévention des maladies, indique en 2016 que les lignes directrices de l’IDSA de 2006 « ont été réévaluées et confirmées par un comité d’examen scientifique indépendant dont les membres ont été certifiés exempts de tout conflit d’intérêts par un médiateur indépendant ».

L’AMMI au Canada, l’association nationale qui représente les médecins, les microbiologistes cliniques et chercheurs spécialisés dans les domaines de la microbiologie médicale et de l’infectiologie, a procédé en 2011 à un examen qui « a permis de conclure que les lignes directrices de l’IDSA s’alignent sur les données probantes publiées sur la maladie de Lyme et sur d’autres lignes directrices en matière de gestion de la maladie de Lyme ». Au Royaume-Uni, la British Infection Association arrive aux mêmes conclusions (2011) après une analyse de la littérature internationale.

En France, le rapport du HCSP (Haut conseil de la santé publique) de 2014 ne remet pas en cause le consensus de 2006. Santé publique France (l’agence nationale de santé publique) a publié en avril 2016 une actualisation des connaissances à destination des professionnels de santé qui s’appuie sur le consensus de 2006.

Le consensus n’est cependant pas figé dans le marbre. Si ses grandes lignes restent en place, il prend aussi régulièrement en compte les nouvelles connaissances acquises. L’IDSA elle-même annonce pour 2018 une mise à jour de ses recommandations.

François Christiaens | 12 juin 2018 à 14h32 Signaler un contenu inapproprié

Bonjour a tous
Cest vraiment triste cet situation, je suis Bresilien, et dans notre Pays cest dejá connue les effect sur notre sante, mais lorsque on parle de proliferation de la tique, je me demande si les authorites/cientifique considere qui il ya des enemy naturel (surtout des oiseaux )capable de faire face a une controle biologique...

Camargo, M. | 12 juin 2018 à 17h06 Signaler un contenu inapproprié

Bjr, je me suis fait mordre par une araignée violon et j'ai passé 2 sales journées & 10 jours sous forte doses d'antibiotiques.
Cette araignée violon est une "cousine" de celle en pire "la réclusa" des U.S.
Prudence!

chris | 13 juin 2018 à 14h38 Signaler un contenu inapproprié

Va t- on surtout autoriser les médecins français à faire pratiquer le test Western-Blot (allemand) plutôt que l'Elisa (français) qui ne marche pas et donc qui ne détecte pas grand monde. Tout le problème est là. Les antibio à haute dose sont efficaces, ça ne sert à rien de dire le contraire. On dirait vraiment qu'en France on ne veut plus soigner les gens: eh! oui! ça coûte cher!

gaia94 | 21 juin 2018 à 21h58 Signaler un contenu inapproprié

@François Christiaens
Etant donné que les recommandations ont été publiés, le consensus de 2006 est obsolète. https://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_2857558/fr/borreliose-de-lyme-et-autres-maladies-vectorielles-a-tiques
Et l'OMS vient de publier sa reconnaissance :
http://francelyme.fr/reconnaissance-revolutionnaire-de-la-borreliose-de-lyme-dans-la-11eme-classification-internationale-des-maladies-de-loms/

C'est faut, les lignes directrices de l’IDSA ont été retirées depuis un moment : http://ffmvt.org/les-mvt/les-recommandations-americaines-sur-la-prise-en-charge-de-la-maladie-de-lyme-evoluent-dans-le-bon-sens/

France Lyme | 31 août 2018 à 13h51 Signaler un contenu inapproprié

@François Christiaens

Merci pour votre post d’août 2018.
En effet l'article a été édité 3 jours avant la décision de la HAS.
Il n'en demeure pas moins que nous restons très en retard en France sur la recherche, et sur les moyens administratifs et médicaux pour arrêter, du moins atténuer le fléau grandissant...

Cari | 15 mars 2019 à 20h19 Signaler un contenu inapproprié

Excuses. Ma réponse s’adressait en fait à France Lyme.

Cari | 16 mars 2019 à 02h03 Signaler un contenu inapproprié

@Cari
Quelles statistiques permettent de qualifier le problème de fléau grandissant ?

François Christiaens | 16 mars 2019 à 09h01 Signaler un contenu inapproprié

@Cari
il n'y a pas d'argent pour la recherche car le budget a été sabré pour la maladie de Lyme et l'autisme.
C'est la mobilisation de chacun qui permet de déployer des actions.
Tout le monde peut écrire à son député et lui demander d'être concerné par le budget lyme, réclamer le planning de recherche à l'Inserm, ...
Les actions des ruisseaux se rassemblent pour les fleuves.

France Lyme | 18 mars 2019 à 22h21 Signaler un contenu inapproprié

@François Christiaens
Bcp de pays ont entamé des actions fortes face au nombre de cas grandissant, tous plans confondus (législatif, sanitaire, information, etc).
Il est possible qu'en France les statistiques soient insuffisantes ou peu divulguées...
Pour l'action, il existe des associations (pas seulement sur l'action Lyme) qui peuvent effectuer une action d'information préventive auprès du public. Personne ne devrait s'y opposer en vertu d'un coût nul pour les pouvoirs publics.
Nous avons eu en France un rejet des offices de tourisme pour une information préventive aux abords des massifs forestiers concernés, mais ce frein devrait tomber grâce à l'appui des maires (normalement)...

Cari | 15 avril 2019 à 18h34 Signaler un contenu inapproprié

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