Servir aux enfants des repas végétariens trois fois par semaine, du poisson et de la viande blanche aux deux autres repas de midi, est une piste intéressante pour concilier bonne nutrition et respect de l'environnement. C'est la conclusion d'une étude (1) conduite par des chercheuses de l'Institut de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae), en collaboration avec l'entreprise de modélisation MS Nutrition et publiée, le 24 mars, dans European Journal of Nutrition.
Pour réduire l'impact environnemental des repas, la loi Egalim exige, depuis le 1er novembre 2019, le service d'au moins un repas végétarien par semaine. Mais quel serait le meilleur compromis pour réduire encore plus cet impact environnemental sans faire de concessions sur la qualité nutritionnelle ?
Une révision de la réglementation
Les chercheuses de l'Inrae ont identifié des leviers pour améliorer la durabilité des repas servis aux écoliers. D'une combinaison de 17 scénarios appliqués à 100 séries de 20 repas scolaires, il ressort qu'augmenter la fréquence des repas végétariens jusqu'à 12 repas sur 20 et servir du poisson et des viandes blanches les autres jours semblent être le meilleur compromis pour réduire les émissions de gaz à effet de serre des cantines scolaires, tout en maintenant la bonne qualité nutritionnelle des repas.
L'impact environnemental a été mesuré, outre par les gaz à effet de serre potentiellement émis, par l'incidence sur l'acidification des écosystèmes terrestres et d'eau douce, l'utilisation d'eau et de ressources fossiles, le risque d'eutrophisation et l'impact sur l'usage des terres.
Ce scénario nécessite toutefois une révision de la réglementation actuelle, qui impose le service de viande rouge à l'école pour au moins 4 repas sur 20. Réformer la restauration scolaire dans ce sens aurait un impact important sur les systèmes et les chaînes de production alimentaires, selon l'Inrae.