Avec l'arrivée de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission européenne (CE), des ajustements sont attendus pour mieux coordonner l'action des commissaires. La gouvernance des secteurs "énergie", "services financiers" et "gouvernance économique" serait aussi revue. Par contre, statu quo pour les relations extérieures. En principe, le cumul des fonctions de 1er vice-président de la CE et de haut-représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité fait de son titulaire le véritable nº2 de la CE. Catherine Ashton avait cependant choisi de se consacrer à la diplomatie, délaissant de facto ses fonctions à la CE, où elle avait la gestion de près de 12 milliards d'euros annuels destinés à l'aide au développement, à la gestion des crises, aux politiques d'élargissement et de voisinage. Quant au secteur de la défense, la Britannique l'a laissé en déshérence.
Guigou en outsider
L'avenir du poste dépendra donc de la personnalité de son successeur. La commissaire bulgare Kristalina Gueorguieva tiendrait la corde. Le ministre polonais des affaires étrangères, Radoslaw Sikorski, est aussi intéressé, mais il est jugé trop "anti-Moscou" par Berlin. Egalement sur les rangs, Elisabeth Guigou a assurément le profil. Mais pas plus Laurent Fabius que la haute hiérarchie du Quai d'Orsay ne semblent disposés à promouvoir sa candidature. Cela ne décourage pas l'ex-ministre PS. Après un passage à Berlin, puis une rencontre avec Manuel Valls, elle ira bientôt à Rome pour plaider sa cause auprès de Matteo Renzi.
