Selon le second rapport de l'Observatoire des territoires de la délégation interministérielle à l'aménagement et à la compétitivité des territoires (DIACT), les disparités régionales et infra régionales persistent. La concurrence européenne et mondiale, notamment dans le contexte de la crise économique, le changement climatique et la contrainte énergétique, les évolutions démographiques, affectent les territoires de façon différenciée, explique le Secrétariat d'Etat à l'Aménagement du territoire dans un communiqué .

A l'échelle des régions européennes, trois régions françaises figurent parmi les 20 premières européennes. L'Île-de-France est de loin la première région européenne, suivie de Rhône-Alpes (7ème rang) et de Provence-Alpes-Côte d'Azur (15ème rang), selon leur niveau de production intérieure brute (PIB). Selon le rapport, de grands blocs interrégionaux se dessinent et le rééquilibrage entre espace rural et espace urbain ''se confirme''. La transformation des espaces périurbains et des bourgs ruraux se caractérise à la fois par la croissance de la population et de l'emploi.

Emissions de GES et Changement climatique

Par ailleurs, les enjeux environnementaux (adaptation au changement climatique, artificialisation des sols) viennent souvent s'ajouter à des enjeux démographiques, économiques ou sociaux déjà fortement marqués. Ainsi le littoral, espace fortement convoité, est-il également l'un des plus sensibles aux enjeux environnementaux, souligne le rapport. Les impacts du changement climatiques en France se traduisent, notamment, par une diminution accélérée des masses de glaciers alpins et, par l'érosion marine causée par l'élévation du niveau de la mer. Près d'un quart des côtes métropolitaines est concerné: une partie de la côte normande, des secteurs de la côte atlantique ainsi que des secteurs du pourtour méditerranéen. La vulnérabilité des territoires, combinaison d'enjeux (population, biens, espaces naturels) et d'aléas naturels présente de forts contrastes.

Outre les inondations, événements les plus fréquents, les risques les plus importants, en termes de nombre de départements et d'événements concernés, sont les phénomènes atmosphériques (cyclones et tempêtes) et les vagues de chaleur. Les régions les plus affectées par l'ensemble de ces événements sont situées dans le Sud-est. Le niveau de risques naturels est également important dans les régions Aquitaine, Île-de-France, Lorraine, Centre, Bourgogne, Alsace, Midi-Pyrénées, Nord - Pas-de-Calais et les trois DOM insulaires (Réunion, Guadeloupe et Martinique).

Les processus de production, la consommation des ménages et les modes de transport entraînent également une augmentation des émissions de gaz à effet de serre, une accentuation des risques naturels et puisent dans les ressources énergétiques. Les disparités des émissions de GES sont très variables entre les régions, de 1 à 15, hors puits, pour la valeur de réchauffement global à 100 ans (PRG). Les émissions sont très élevées dans les régions fortement peuplées: Île-de-France, Nord - Pas-de-Calais ou certains départements des régions Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d'Azur. Par habitant, les disparités ne varient plus que de 1 à 4, la Haute-Normandie et la Lorraine sont alors en tête des régions. Les émissions dépendent aussi de l'activité économique de la région. Le PRG hors puits rapporté au PIB régional varie de 1 à 7. Les secteurs fortement émetteurs sont l'agriculture, le transport routier, l'industrie manufacturière et le résidentiel-tertiaire.

Ce rapport conforte la nécessité d'une organisation à l'échelle de grandes régions et le besoin d'agir rapidement et concrètement, a expliqué Hubert Falco, le secrétaire d'Etat chargé de l'Aménagement du territoire, citant l'exemple du plan Grand Nord-Est confié au préfet Hubert Blanc à l'automne dernier pour trouver des solutions à ce territoire marqué par d'importantes reconversions industrielles. Ce rapport, transmis au Parlement à la fin de la semaine dernière par Hubert Falco, sera publié le 23 janvier à la Documentation Française.