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Actu-Environnement

“La Poste se positionne comme un accompagnateur de la stratégie de rénovation énergétique française”

La branche services courrier colis de La Poste propose de nouveaux services en lien avec la transition énergétique. Les facteurs sont amenés, dans plusieurs territoires, à faire de la sensibilisation à la rénovation thermique et des pré-diagnostics énergétiques des logements.

Interview  |  Gouvernance  |    |  S. Fabrégat
   
“La Poste se positionne comme un accompagnateur de la stratégie de rénovation énergétique française”
Alexandra Malherbe
Directrice marketing et partenariats transition énergétique, La Poste, Services Courrier Colis
   

Actu Environnement : Le groupe La Poste a annoncé plusieurs partenariats avec des collectivités concernant la rénovation énergétique. De quoi s'agit-il ?

Alexandra Malherbe : Pour que la France atteigne ses objectifs ambitieux en matière de rénovation énergétique (500.000 logements rénovés par an dès 2017), tout le monde doit contribuer. On s'est alors posé la question de comment la Poste pouvait accompagner les acteurs. Selon nous, il y a une méconnaissance du sujet par les particuliers, et notamment des aides auxquelles ils peuvent prétendre. Avec notre réseau, 85.000 facteurs présents six jours sur sept sur l'ensemble du territoire, nous constituons une force de frappe et de sensibilisation importante. La Poste se positionne comme un accompagnateur de la stratégie de rénovation énergétique française.

AE : Concrètement, que fait La Poste ?

AM : Il y a différents niveaux d'interventions selon les accords passés avec des donneurs d'ordre publics ou privés. Une première initiative conduit le facteur à faire de la sensibilisation. Il va sonner chez les particuliers afin de remettre un document sur la rénovation énergétique qu'il va expliquer. Il va inviter la personne à se rendre dans un point info service pour avoir davantage d'informations, par exemple. C'est une extension du geste de distribution du courrier qui favorise les conditions d'accès au particulier et renforce le message porté.

Un deuxième niveau consiste à collecter des informations pour cibler des besoins. En Poitou Charentes, en décembre dernier, un test a été réalisé sur des propriétaires de logements anciens, ciblés par le Conseil régional. L'idée était d'obtenir des informations auprès des particuliers sur leurs projets de rénovation. Cette visite n'est pas intrusive. Un courrier au nom du donneur d'ordre alerte les particuliers avant la visite du facteur. 15% des personnes n'ont pas souhaité répondre, d'autres avaient déjà fait des travaux. Mais 22% des personnes rencontrées ont fait part de leur souhait d'être accompagnées dans leur démarche par la région, ce qui prouve l'efficacité du dispositif. Les collectivités ont souvent des difficultés à atteindre les particuliers sur ce sujet. Il y a un manque dans la chaîne, cette partie reste à construire et ce genre d'initiative peut faire partie des solutions.

AE : La Poste a signé, avec le Conseil général de Vendée, un partenariat de recherche sur des opérations de pré-diagnostic auprès de 7.000 foyers des communautés de communes de Challans et de Fontenay-Le-Comte…

AM : Cette convention de partenariat R&D va durer deux ans. Nous avons par ailleurs remporté un appel d'offres, lancé par le Pays de la Loire, portant sur des pré-diagnostics énergétiques. Nous nous situons à un niveau de ciblage supplémentaire. Le postier prend rendez-vous avec les particuliers afin de dresser une évaluation de l'état du logement : menuiseries, isolation, type de chauffage, consommations énergétiques… La direction technique du courrier, qui gère nos bâtiments, a élaboré un outil informatique pour réaliser ces pré-diagnostics. L'objectif n'est pas d'obtenir une étiquette énergie du logement, comme le permet un diagnostic de performance énergétique (DPE), ou de transformer le facteur en diagnostiqueur ou en artisan, mais de détecter quelques pistes par grands postes de travaux. Nous sommes sur de l'observation, l'idée est d'initier une démarche, une prise de décision. Il revient au donneur d'ordre de s'approprier les résultats. Cet outil est encore en construction, il est un peu trop tôt pour en tirer des conclusions.

AE : Les facteurs ou postiers qui interviennent sur ces sujets ont-ils été formés auparavant ? De quelle manière ?

AM : Nos facteurs sont formés aux besoins des clients. Sur la rénovation énergétique, La Poste organise des séminaires d'acculturation pour les encadrants, afin de leur donner un niveau commun d'appropriation du sujet. Le facteur est quant à lui mis en condition pour répondre à quelques questions. Il est également doté d'un smartphone qui permet de déployer de la pédagogie.

AE : Avez-vous déjà réalisé des opérations pour des donneurs d'ordre privés ?

AM : Oui, nous avons réalisé une opération de ciblage des artisans. Il s'agissait de les sensibiliser au label RGE, de les informer sur la nécessité de se former et de les accompagner.

AE : De quelle manière ces initiatives s'inscrivent dans la stratégie du groupe ? Est-ce une extension de l'offre de la Poste, pour faire face à l'ouverture à la concurrence des services postaux ?

AM : Nous ne réfléchissons pas de cette manière. La Poste est dans une logique de service. Notre actif est le facteur et la connaissance qu'il a d'une adresse. Il a toujours rendu des services, notamment en milieu rural. Pour nous, il s'agit de sécuriser son intervention, dans un cadre précis. Forte de ce qu'elle a déjà réalisé en interne sur le management de l'énergie, l'économie circulaire, la rénovation énergétique, que ce soit pour les logements des postiers ou les bâtiments du groupe, La Poste a acquis une expertise dont elle peut faire bénéficier d'autres acteurs. Nous avons par exemple beaucoup travaillé sur les questions d'écomobilité et acquis une véritable expérience sur notre parc automobile et la conduite des facteurs. Nous organisons désormais des formations à l'écoconduite en externe. De la même façon, on pourrait imaginer que les bureaux de Poste deviennent des relais des points rénovation info service. Nous ne voulons pas nous substituer à ces services mais plutôt venir en appui, dans les territoires qui ne sont pas couverts. Nous sommes en train de construire les choses, en marchant.

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