Cultiver des légumes sous des serres photovoltaïques : c'est le pari qu'a fait Francis Vila, agriculteur en Languedoc-Roussillon.
L'agriculteur, qui exerce depuis une quarantaine d'année, voit dans cette pratique courante chez les agriculteurs hollandais un moyen de maintenir son exploitation agricole grâce au bénéfice qu'il tire de la vente d'électricité à EDF. Il décide alors de faire étudier par Tecsol la mise en place de panneaux solaires sur le toit d'une partie de ses serres à l'abandon depuis quelques années.
Maîtriser les dérives des hangars agricoles solaires
Le projet intéresse la chambre d'agriculture du fait de la remise en état de ces installations inexploitées d'une surface de 2,5 hectares. Mais pour obtenir une autorisation de construire, l'agriculteur doit prouver que des légumes peuvent bien pousser sous ce type de projet. En effet après avoir constaté que certains industriels s'accaparaient des terrains uniquement pour produire de l'électricité, la chambre d'Agriculture a décidé de faire barrage à ces dérives en conditionnant l'octroi de permis à la production agricole.
Avec un prêt accordé par trois banques et l'aide de la région Languedoc-Roussillon, Francis Vila, qui pratique une agriculture 100% bio, se lance dans l'expérimentation et fait installer 12.500 mètres carrés de panneaux photovoltaïques cristallins sur le versant sud de son toit. La partie nord est elle recouverte de panneaux de verres laissant passer la lumière nécessaire pour la pousse des plantes.
Fabriqués en Espagne par l'entreprise Siliken, les panneaux photovoltaïques ont une puissance unitaire de 228 W soit une puissance totale de 1,7 MW, l'équivalent de la consommation électrique de mille foyers. À l'initiative de Tecsol, le chantier est pour sa part entièrement conduit par une entreprise de Perpignan. Coût total de l'investissement : près de six millions d'euros.
Voilà un an que l'installation est opérationnelle et le pari est gagné. Francis Vila a pu cultiver aubergines, courgettes, poivrons, concombres… avec succès. Sa production agricole, entièrement dédiée à la recherche, est redistribuée à des associations caritatives.
La production d'électricité a quant à elle été dopée par un ensoleillement supérieur à la moyenne. En un an, l'installation lui a rapporté un million d'euros, soit 10% de plus que ses prévisions.